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ESCAPADE A VELO : VELODYSSEE DE PONTIVY A REDON + ILE D'OLERON

10 janvier 2023

ILE DE RE

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Le pont reliant le continent à l'île de Ré.

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L'île de Ré est un territoire à 80% inconstructiblr qui offre des entités paysagères contrastées, sources d'infinies et d'insoupçonnées richesses.

Située entre le pertuis d'Antioche et le pertuis Breton, l'île s'étire sur une longueur d'environ 30km et sa largeur varie de 70m à 5km. Faisant partie de l'archipel charentais, sa superficie de 85km2 en fait la quatrième île de France métropolitaine.

Nous découvrons l'île à vélo avec un premier arrêt à l'abbaye Notre Dame des Châteliers près de La Flotte en Ré.

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Fondée en 1156 par l'entremise d'Isaac, abbé de l'Etoile en Poitou et Jean, abbé de Trizay, grâce aux dons du seigneur de l'île de Ré, Eble de Mauléon, cette abbaye est affiliée à Pontigny en Bourgogne. C'est une des très rares implantations de l'ordre de Citeaux en Aunis et Saintonge. Elle bénéficie d'un site statégique, non loin du lieu d'accostage le plus important de l'île. Aux XII et XIII siècles, le monastère se développe grâce aux dons successifs et prend le contrôle de la plus grande partie des terres de lîle. Mais les destructions de la guerre de 100 ans, puis les guerres de religion au XVIè siècle, entraînent sa ruine. Dès lors, l'abbaye est abandonnée par les cisterciens, et revient aux oratoriens en 1623. Les bâtiments conventuels sont détruits ety les matériaux servent à construire le fort de La Prée. Les Oratoriens favorisent la dévotion à Saint Laurent, ce qui suscite d'importantes cérémonies lors de la fête patronale. 

A partir du XVII è siècle, l'église Notre  Dame est appelée "chapelle Saint Laurent". Désaffectée en 1793, elle se dégrade malgré les efforts de la commune pour préserver les ruines qui servent de repère pour la navigation. Depuis les années 1960, des travaux de consolidation, de reconnaissance archéologique sont entrepris.

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Le port de La Flotte en Ré.

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La Couarde sur Mer, situé au coeur de l'île, possède une grande variété de paysages : magnifiques plages de sable fin, marais salants, vignes ou bien encore espaces boisés.

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Avec ses 670 hrectares, entre terre et mer et ses 14km de côtes bordées par l'Atlantique, le Fier d'Ars et les marais salants, la presqu'île de Loix a trouvé l'équilibre entre dynamisme et protection de l'environnement. Le village est relié au reste de l'île de Ré par 2 pistes cyclables, celle du port longe la mer, offrant à chaque virage un regard et des lumières différentes de Loix. Elle nous mène jusqu'à l'un des plus beaux panoramas du paysage rétais : la passerelle du moulin à marée, ultime et magnifique vestige de l'âge d'or du commerce du sel. 

Le 12 novembre 1847, les négociants qui exploitent la raffinerie à Ars, sont autorisés à établir une raffinerie à sel sur le port de Loix. La raffinerie et un mur de quai, pour les bateaux venant chercher ou apporter dfu sel, sont construits en 1849. Exploitée jusdqu'en 1948, c'est aujourd'hui, une habitation privée.

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Les grands phares sont présents le long des côtes depuis plusieurs siècles, guidant les navires et façonnant le paysage de notre littoral.
Construit et allumé en 1854 dans le cadre du grand programme de balisage des côtes établi par le service des Phares et Balises pour répondre à l’augmentation du trafic maritime, il est toujours en activité !
60 mètres de haut et 257 marches à gravir pour découvrir son histoire et son panorama à couper le souffle.

Le phare doit son nom au simple fait que, par le passé, un nombre important de baleines désorientées venaient s'échouer sur cette pointe de l'île de Ré. Le dernier cétacé en date s'est échoué sur la plage en 1922.

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La tour de Vauban (1682) à la Pointe des Baleines se situe derrière le phare (1854) qui a pris le relais et est toujours en activité. 

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C'est ainsi que se termine notre escapade insulaire face au grand large par une très belle après-midi de fin septembre.
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10 janvier 2023

ILE D'OLERON : HIERS-BROUAGE

Nous quittons l'île pour le bassin de Marennes et la citadelle de Brouage.

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Fondée vers 1555 sur un dépôt de galets de lest, la cité de Brouage avait pour première vocation le commerce du sel. Elle devient rapidement Ville Royale et dans les années 1630, le cardinal de Richelieu la transforme en une place forte réputée imprenable grâce au talent de l'ingénieur Pierre de Conti d'Argencourt. A la fin du 17ème siècle, le marquis de Vauban modifie une partie des fortifications avant que la ville ne s'endorme pendant plusieurs siècles.

Brouage, un port maritime perdu au milieu des terres !

Brouage, un port maritime perdu au milieu des terres!

La construction de l’église de Brouage s’est terminée en 1608, sous le gouvernement de Timoléon d’Espinay de Saint-Luc. Cette église est dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul, dont les deux statues sont disposées de part et d’autre de l’autel.

L’église de Brouage est un immense édifice car au moment de sa construction, Brouage comptait au moins 4000 habitants civils qui se rendaient à l’église pour entendre la messe tous les dimanches et tous les jours de fêtes, soit une centaine de jours dans l’année.

Son architecture est caractérisée par la sobriété militaire de l’époque. Les trois nefs sont séparées par des piliers cylindriques, et si les deux nefs latérales laissent encore voir la charpente, la nef centrale est couverte par une voûte de bois en forme de coque de bateau retournée, ce qui laisse supposer qu’elle a été réalisée à l’origine par des charpentiers de navire.

Le sol de l’église est couvert de nombreuses dalles funéraires qui datent du XVII° siècle, et sous lesquelles reposent anciens gouverneurs, militaires ou riches commerçants d’autrefois.

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Vitrail qui raconte l'histoire de la création du Québec.

 

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Vitrail en hommage à Champlain

L’église de Brouage est encore aujourd’hui un lieu de culte, mais elle est également le Mémorial des origines de la Nouvelle-France. Une exposition intitulée « Il était une foi… en Nouvelle-France » retrace l’établissement des premières colonies de peuplement et les premières tentatives d’évangélisation de ce territoire alors méconnu.

Dans l’église de Brouage, neuf vitraux témoignent des liens privilégiés d’amitié qui unissent la France et le Canada. En effet, en fondant en 1608 la ville de Québec, premier établissement permanent français dans la vallée du Saint-Laurent, Samuel Champlain, natif de Brouage, ancrait la présence française en Amérique du Nord, sous le nom de Nouvelle-France.

Les vitraux de l’église de Brouage

Six de ces neuf vitraux sont l’oeuvre de l’artiste Nicolas Sollogoub. A propos de ces vitraux, il écrivit « En Nouvelle-France, les premières chapelles étaient construites de façon très rudimentaire, les murs constitués d’un assemblage de rondins de bois à peine équarris, le toit couvert d’écorce de bouleau, à la façon amérindienne, laissait souvent passer la pluie […] Ici, croyez-moi, il n’était pas question de vitraux, sauf, peut-être, l’illusion que donnaient les tons rouge et or des érables avoisinant la chapelle dans le flamboiement automnal. La sobriété s’imposait donc pour les vitraux canadiens. C’est ainsi que les deux premiers vitraux : L’épopée de l’Isle Sainte-Croix et la Fondation de Québec ont une coloration très simple : bleu pour le ciel, rouge et or pour la forêt. les tons de plus en plus prononcés dans les vitraux suivants expriment l’avancée du peuplement dans la vallée du Saint-laurent, le développement des relations entre la France et la Nouvelle-France et la concorde qui s’établit progressivement avec les peuples amérindiens. […] Les six vitraux que j’ai eu l’honneur et la joie profonde de réaliser n’ont pas la prétention d’être l’expression d’un virtuose des lignes et des couleurs. Ils se veulent simples et vrais comme l’histoire qu’ils racontent. Tous ont été exécutés dans mon atelier de Vendée, au coeur des Laurentides, dans la Province de Québec ».

Samuel Champlain, né à Brouage vers 1570, est un grand explorateur qui a été formé à la cartographie par un ingénieur de Brouage, Du Carlo. Après un premier voyage aux Antilles, il débarque sur les terres canadiennesen 1603 puis fonde la ville de Québec en 1608. Il consacrera sa vie à arpenter ces terres méconnues qui deiendront la Nouvelle France.

Au 17ème siècle, Brouage a été le théâtre d'un amour impossible entre le roi Louis XIV et la nièce du cardinal de Mazarin, Marie Mancini. Farouchement opposé à cette union, Mazarin fera exiler sa nièce dans le palais du gouverneur de Brouage aujourd'hui disparu.

Brouage, plus beau village de France

Cette ancienne place forte, fondée en 1555 par Jacques de Pons, était autrefois bordée par la mer. L'or blanc, le sel, assura la richesse de Brouage avant que Richelieu ne décide d'en faire un port de guerre. Si l'océan s'est depuis retiré, ce petit village paisible, au nord de Marennes, à quelques kilomètres de l’océan, est un site incontournable pour les amoureux du patrimoine. Les remparts de sa citadelle, aux échauguettes emblématiques, se dressent au milieu des marais offrant une incroyable diversité de faune et de flore. La place forte de Brouage est devenue la 156e commune française à décrocher le label des Plus Beaux Villages de France en 2017.

https://youtu.be/Llcs8AXugOo Brouage, un des plus beaux villages de France

A l’origine, Hiers fut un petit village médiéval bâti sur les bords de l’ancien golfe de Saintonge. Les alluvions charriés par les fleuves de la Charente au nord et de la Seudre au sud, ainsi que ceux déposés par l’océan à chaque marée, provoquèrent petit à petit son envasement. Le golfe comblé, la mer retirée, les hommes façonnèrent peu à peu ce paysage marécageux jusqu’à en faire au Moyen-Âge le grenier à sel du royaume de France avec l'apparition de nombreux marais salants. Le sel produit était exporté vers tout le nord de l’Europe. Les navires de commerce remontaient jusqu'à la tour de Broue pour faire le plein sel. Pour avoir la même ligne de flottaison à l’aller comme au retour, ces bateaux arrivaient lestés de sable et de gravas et s’en délestaient à l’entrée du Havre. « L’îlot » ainsi constitué permit en 1555 à Jacques de Pons, seigneur de la châtelaine d’Hiers, d’y ordonner la construction d’un port de commerce du sel : Jacopolis sur Brouage. Prospère et catholique, la ville fut fortifiée sous les ordres de Richelieu en 1628, qui en avait compris l’importance. Le déclin de Brouage intervînt à partir de 1666, date de la création de l’arsenal royal de Rochefort où les brouageais s’installèrent en masse. 

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La citadelle de Brouage est un ancien port de commerce de sel que se disputèrent catholiques et protestants pendant les guerres de religion. C’est en 1627 que le cardinal de Richelieu en devint le gouverneur. L’année d’après Pierre d’Argencourt y construisit les remparts de la ville, renforcés par Vauban en 1685. Outre les remparts, on peut encore y voir différentes constructions : la forge royale, la forge prison appelée ainsi car ayant servie de cellules pour les prisonniers, la halle aux vivres, la glacière, le port souterrain et les poudrières. Etoile de pierres au milieu des marais, la citadelle offre le spectacle surprenant d’un port au milieu des terres. Elle est inscrite en totalité à l’inventaire des monuments historiques depuis 1886.

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2km de remparts.

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La halle aux vivres.

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Brouage...Charente-Maritime... | Fondée en 1555 par Jacques … | Flickr

Les échauguettes.

Citadelle de Brouage - La glacière | La glacière est située … | Flickr

La glacière. 

En chiffres, Brouage compte 7 bastions, 19 échauguettes, 7 courtines, 2 km de remparts, 4 poternes, 2 ports souterrains, 4 latrines publiques. Tout cela pour assurer le quotidien des 4000 habitants civils de Brouage au 17e siècle, ainsi que des 500 à 2000 soldats en garnison.

 

 

 

10 janvier 2023

ILE D'OLERON : BALADE A LA COTINIERE-LE PORT DES SALINES-ST TROJEAN-LE CHATEAU

Le port de La Cotinière est le premier port de pêche artisanale de Charente-Marityime et le 7ème port français. Le tonnage débarqué et vendu en criée en 2021 est de 3837 tonnes pour un chiffre d'affaires de + 25 millions d'euros. La diversité des espèces (96 espèces sont présentes) et la polyvalence de la flotte (147 bateaux enregistrés à la vente, 78 bateaux stationnés, 300 marins pêcheurs) sont caractéristiques du port de La Cotinière.

Port De La Cotiniere En France Photo stock - Image du pêche, marée: 18528520

Port de la Cotinière - Office de tourisme de l'île d'Oléron et du bassin de Marennes

Les principales espèces en tonnage sont : la seiche, le maigre, le bar, le céteau, la langoustine, la sole, la lotte, la raie. Le port est reconnu et réputé pour l'aspect artisanal de sa pêche et la qualité des produits débarqués et commercialisés en halle à marée de La Cotinière. Les professionnels marins-pêcheurs optimisent les opérations de traitement de la mer directement sur les navirespar un conditionnement en bac de bord, un glaçage pour une conservation optimale des poissons. Les marées courtes sont gages de qualité et de fraîcheur des produits.

Au fil de notre balade, nous découvrons nos premiers marais salants du côté du Grand-Village-Plage.

La terre et l'océan, si généreux, sont des ressources essentielles pour les hommes, avec lesquelles nous coexistons depuis longtemps.

Activité séculaire et saisonnière, la saliculture s'est intensifiée au XIème siècle. Le sel, alors exporté dans toute l'Europe, fait la prospérité de l'île d'Oléron et de Marennes, idéalement placée entre la Seudre et Brouage. En France, le commerce du sel était un monopole royal permettant de percevoir des taxes. L'or blanc, comme on le nomme, tient sa blancheur unique en France, de la finesse de l'argile locale.

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Au XIXème siècle, la concurrence du sel du Midi et des mines de sel provoque l'extinction de cette activité séculaire et la plupart des marais sont alors reconvertis en claires d'affinage (bassin d'eau de mer). D'autres sont dédiés à l'agriculture et aux pâturages.

Claire d'affinage

Claire d'affinage

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Un des habitants du marais, il fait très chaud en cet été 2022 et rien pour se protéger!....c'est pas charitable.

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Les célèbres ânes en culottes, importés sur l'île à partir du Poitou voisin vers 1860, sont à l'époque les compagnons de labeur indispensables des Rétais, notamment pour le transport du sel dans les marais salants. Aujourd'hui, ils font la joie des enfants pour des promenades touristiques.

Aujourd'hui, quelques marais salants sont réhabilités et tendent à se développer à nouveau. 

Ces précieux marais sont au centre du deuxième secteur d'activité de l'île : l'ostréiculture. Les paysans de la mer modèlent graphiquement notre paysage et régalent nos papilles. 

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Le château d'Oléron est le site de visite incontournable pour qui est de passage sur l'île d'Oléron.

Le Château d'Oléron | Marennes Oléron TourismeC’est le nom de la commune, laquelle le tient naturellement du château qui est en fait une citadelle. Vauban est passé par là, ça saute aux yeux, c’en est à se demander où il n’a pas sévi.

Citadelle du Château-d'Oléron | Camping les Tamaris 3* (17)

Richelieu ordonna sa construction qui débuta en 1630 sur les vestiges de l'ancien château médiéval. Les travaux furent dirigés par l'ingénieur Pierre d'Argencourt qui exigea le premier ouvrage bastionné. Puis, Louis Nicolas de Clerville modifia l'ouvrage et l'agrandit. 

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La citadelle et la ville furent achevées en 1700 sous les ordres de Vauban. Durant cette dernière phase de travaux, une partie du vieux bourg fut rasée pour laisser place à une nouvelle ville fortifiée selon un plan à damier autour de la place d'armes.

Le Petit Train du Château d'Oléron - Site de petit-train-oleron !Bastion à la fonction défensive, la citadelle a également abrité des corps de disciplinaires, des internés civils et religieux pendant la Terreur, et des prisonniers politiques en 1870. 

Le 17 avril 1945, un bombardement aérien, détruit nombre d'éléments de la citadelle. De 1959 à 1970, une première restauration s'amorce. La place forte sera remise en état à partir de 1988.

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Le port de plaisance vu de la citadelle.

 

Le port est très sympa, avec ses cabanes colorées qui font bien sur les photos.

12 novembre 2022

ILE D'OLERON : LE PHARE DE CHASSIRON-ST DENIS D'OLERON-BOYARDVILLE

Il suffit de passer le pont.....

L’île d’Oléron est reliée au continent par un pont construit en 1966 (ça ne nous rajeunit pas) qui a le mérite d’avoir de larges bandes cyclables.

De là haut on a une belle vue sur ce qui se passe en dessous, notamment le traffic des bateaux de pêche.

Rien de tel que de prendre son vélo, pour profiter des 160km d'itinéraires cyclables sur l'île d'Oléron à travers marais, vignobles et forêts. Le relief peu prononcé est propice à la pratique de ce sport populaire et pour tout âge. On voit ici beaucoup de cyclistes, certains avec des vélos de location (faciles à reconnaître), d’autres avec des vélos de camping-cars (faciles aussi) ; c’est très bien que tout ce monde là pédale allègrement par ce beau temps.

Sur la route pour le nord de l'île , nous découvrons notre premier phare.

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Le phare de La Coubre s'élevant dans une tempête de ciel bleu.

Le phare de La Coubre est situé à l'extrémité nord de l'estuaire de la Gironde. Cette sentinelle de la mer joue un rôle fondamental pour le trafic maritime dans cette partie mouvementée de la côte. Le phare de La Coubre surveille l'estuaire de la Gironde depuis 1905 et indique également la présence de bancs de sable dangereux qui ont causé le naufrage de plusieurs navires. C'est le phare le plus haut des côtes charentaises et l'un des plus puissants de France. Construit en 1904 et mis en service le 1er octobre 1905, il est le 3ème des phares de La Coubre.

Le phare en cinq dates clés :

  • 1690 : L'existence d'une balise porte-feu est signalée sur la Pointe de La Coubre.

  • Le premier phare en bois est allumé en 1860. Il s’agit d’un échafaudage provisoire de 30m de haut car l'ancienne balise s'est écroulée en 1785 suite à une tempête. 

  • 1895 : Mise en service du phare en pierre construit à 1,5 km de la côte. Dix ans après sa construction, l'érosion a fait son œuvre, on construit un brise-lame pour tenter de ralentir l'avancée des vagues, mais inexorablement l'océan ronge.

  • 1904 : Construction du phare actuel, en béton, situé à 1,8 km du rivage et mis en service le 1er octobre 1905.

  • Le 21 mai 1907, le phare en pierre s'effondre.

Utilité du phare

Le Phare de La Coubre est situé sur la pointe du même nom, à l’extrémité Nord de l’Estuaire de la Gironde, le plus vaste d'Europe.

Ce lieu est dangereux pour la navigation à cause des courants et des nombreux bancs de sable qui ont entraîné le naufrage de plusieurs navires au fil du temps (Le Germany en 1872 puis le Volga en 1916).

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Naufrage du Voga en novembre 1916 devant le phare de La Coubre entre Ténérife et Bordeaux.

Le feu principal du Phare de La Coubre, visible à 52 km signale avec le Phare de Cordouan, l’entrée dans l’Estuaire de la Gironde. Au milieu du fût, un feu secondaire (rouge clignotant), surnommé « barbette », visible à 23 km signale le "Banc de La Mauvaise" qu'il faut éviter et indique le repère bâbord (gauche), de couleur rouge, de l'Estuaire.

Eclairage

Le phare se doit d’avoir une portée lumineuse importante pour être repéré des navires au loin.

Auparavant, les phares fonctionnaient avec des flammes mais leur lumière se dispersait, diminuant ainsi la portée lumineuse des phares.

Différentes méthodes ont été utilisées pour améliorer la technique et c’est la Lentille de Fresnel, en 1820, qui fut jugée la plus efficace. Le premier modèle a été testé sur l’Arc de Triomphe puis installé sur le Phare de Cordouan en 1823.

Aucun ingénieur n’a trouvé de système plus efficace que la Lentille de Fresnel, toujours utilisée dans les phares.

La lentille, composée de huit lentilles carrées assemblées en plusieurs morceaux, le tout collé sur des glaces, forme alors un prisme octogonal tournant. 

Flottant sur une cuve remplie de mercure, pour diminuer les frictions, la lentille du Phare du La Coubre dont l'ampoule possède une puissance de 250 watts, lui permet d’être visible à 52 km. Un gardien devait s’assurer de son bon fonctionnement, mais depuis 2000, le phare est automatisé et plus aucun gardien ne veille.

Différencier les phares la nuit

Chaque phare a sa propre identité lumineuse. La nuit, pour les identifier, on utilise ce qu’on appelle les éclats. Un phare est reconnaissable par le rythme de son feu ainsi que sa couleur.

Au Phare de La Coubre, la lentille tourne et le faisceau lumineux fait 2 éclats toutes les 10 secondes.

Si cela vous intéresse voir sur Youtube :

https://youtu.be/UK8VfdnOQrA. les phares de l'estuaire de la Gironde

https://youtu.be/IrhTT4E0dPY le phare de La Coubre

https://youtu.be/WN67aSRzHWo le phare de La Coubre paré de nouveaux atours

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Nous traversons des étendues de marais façonnées par l'homme .

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Le fort Louvois, à marée haute.

Il a été édifié sur le rocher du Chapus par Vauban à la fin du XVIIè siècle, sous l'ordre de Monsieur de Louvois dont il a pris le nom. Ses canons devaient croiser le tir avec ceux de la citadelle du château d'Oléron, en face, pour interdire le passage aux anglais, et protéger la rade et l'arsenal de Rochefort. 

La construction débute en 1691 et s'achève en 1694. Il est le  dernier ouvrage de fortification maritime commandé par Louis XIV.

Bombardé par les Allemands en 1944, suite à la libération de Marennes, il est racheté à l'état par la commune de Boucefranc en 1960, puis restauré par les Monuments Historiques. Il ouvre ses portes au puiblic en 1972. Il est accessible à pied à la marée basse, et en bateau à marée haute.

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Les cabanes colorées des pêcheurs ou ostréiculteurs.

Bénéficiant d'un environnement exceptionnel, de conditions météorologiques adaptées et d'un savoir-faire séculaire, l'huître Marennes-Oléron est l'ambassadrice de la gastronomie locale. Seule huître française possédant le label rouge et à avoir obtenu l'IGP, elle est la référence pour tous les amateurs de ce produit au goût unique. 

Ses différentes variétés raviront les palais les plus délicats :

- "la fine de claire" doit avoir effectué un séjour d'un moins 28 jours dans un bassin de claire. Elle n'est pas trop charnue.

- "la spéciale de claire", de forme régulière, est plus intense que la fine de claire.

- "la fine de claire verte" (label rouge), de qualité supérieure, doit son nom à la couleur de sa chair. Bien ronde et d'une belle couleur verte, elle est le premier produit de la mer au monde à avoir obtenu le label rouge en 1989.

-"la pousse en claire" (label rouge) est l'huître haut de gamme du bassin. Label rouge en 1998, elle séjourne dans les claires de 4 à 8 mois et ne sont que 2 à 5 au m2. Elle y engraisse pour atteindre un taux de chair élevé et un goût du terroir prononcé. Elle se mange crue ou cuite.

Les moules de bouchots et de filières de Marennes-Oléron sont également très recherchées. Elles constituent l'ingrédient indispensable à l'excellente "églade", caractéristique de l'île, consistant à cuire les moules sous des aiguilles de pins. Dé"clinées à la marinière, à la charentaise ou au chorizo..., les recettes sont multiples.

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Le phare de Chassiron.

Situé à l'extrémité nord de l'île d'Oléron, le phare de Chassiron guide les marins pour entrer dans les eaux du Pertuis d'Antioche. C'est un des trois plus vieux phares de France, puisqu'en 1685 a été édifiée la première tour à feu sur ordre de Colbert. Cette tour est remplacée en 1836 par un phare plus haut et moderne, le phare actuel.

Haut de 46m, son optique se situe à 50m au-dessus du niveau de la mer, ce qui le fait entrerdans la catégorie des phares de premier ordre. Il est visible de jour à 35km et de nuit sa portée lumineuse est de 52km. En 1926, trois bandes noires ont été peintes afin de mieux le différencier du phare des Baleines. Il est automatisé en 1998, date de départ du dernier gardien.

 

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Après la montée de 224 marches, on peut admirer un panorama exceptionnel à 360°: sur l'océan et sa côte sauvage, la partie nord de l'île, la balise d'Antioche, l'île de Ré, La Rochelle, Fort Boyard. On a également une vue générale des jardinsen forme de rose des vents, s'articulant autour de deux thèmes : une partie traditionnelle consacrée aux cultures insulaires, une partie contemporaine consacrée à l'histoire maritime. 

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En contrebas du phare, face à la mer, se trouve un modèle d'écluse à poissons, dont certaines sont encore en service sur l'estran rocheux d'Oléron. Recouverte à chaque marée, les écluses, d'où la mer se retire à marée basse par des portes grillagées, sont de véritables pièges à poissons. Jusqu'au milieu du XXè siècle, leur exploitation procure une part conséquente de la nourriture des populations insulaires.

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Elles font parties du patrimoine maritime historique des îles charentaises. Leurs murs en pierres sèches doivent résister lors des tempêtes à des chocsde 20 tonnes au m2. La construction et l'entretien des murs représentent un savoir faire que les hommes se sont transmis jusqu'à nos jours.

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Le petit port de plaisance de Saint-Denis d'Oléron.

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Déguster une petite friture d'éperlans face au port de plaisance. Elle est pas belle la vie!

Après un délicieux repas, nous continuons notre balade et arrivons à la plage de la Boirie amenagée de vestiaires en bois joliment décorés.

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Même l'arrière des vestiaires est décoré.

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Éléments incontournables de la région, photogéniques à souhait, ce sont les carrelets .Il s’agit de ces cabanes en bois sur pilotis, accrochées au bout d’un ponton ou accessibles par une échelle depuis l’estran à marée basse, depuis lesquelles on peut pêcher grâce à un filet suspendu au-dessus de l’eau (le carrelet est précisément le nom de ce filet).

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Et oui, vous avez reconnu ce monument où sévit le Père Fouras : Fort Boyard.

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Le Fort Boyard, la vedette de la Charente-Maritime à l’histoire insolite

Le Fort Boyard, un fort pas comme les autres au large de la Charente-Maritime.

68m de long, 32m de large, environ 20m de haut, telles sont les impressionnantes caractéristiques du Fort Boyard. Cet imposant édifice de pierres est situé en Charente-Maritime, entre les îles d'Oléron et d'Aix. Son caractère unique et sa renommée internationale acquise via le petit écran ont fait de lui l'un des monuments les plus appréciés de la région.

L’histoire du Fort Boyard est loin d’être un long fleuve tranquille. Sa construction débute en 1803, après avoir été maintes fois repoussée par le passé et ne s’achèvera qu’en 1957. Elle ne se sera toutefois pas déroulée sans accroc puisqu’elle sera interrompue en raison d’une attaque des Anglais en 1809 et ne reprendra que vers 1842.

L’édification du Fort Boyard visait à l’origine à protéger l’embouchure de la Charente, l’arsenal de Rochefort ainsi que la rade de l’île d’Aix. Il devait pallier les insuffisances techniques de l’artillerie de l’époque, à savoir la limitation de la portée des tirs de canons. Mais lorsque sa construction fut achevée, le monument était déjà obsolète en raison des nombreux progrès effectués en matière d’artillerie au cours des décennies précédentes. Une issue fâcheuse lorsque l’on considère l’important coût de construction du fort (qui se chiffre en plusieurs millions de francs) mais aussi l’important travail d’ingénierie qu’il a nécessité, notamment pour les fondations. Le Fort Boyard est en effet érigé sur un banc de sable.

Le Fort Boyard a connu un destin pour le moins surprenant qui lui a évité de sombrer peu à peu dans l’oubli comme cela a pu être le cas pour d’autres monuments. À défaut d’accueillir une garnison comme cela était prévu à l’origine, il a tour à tour :

  • servi de prison ;
  • été déclassé en 1913 ;
  • été longtemps la proie de pillards ;
  • été acheté en 1962 par un particulier ;
  • servi de décor au film les Aventuriers en 1967 et à l’émission la Chasse aux trésors en 1981 ;
  • fait l’objet d’un nouveau rachat par Jacques Antoine qui cherchait un lieu pour un nouveau concept de télévision ;
  • été cédé par Jacques Antoine au Département de la Charente-Maritime en 1989 pour un franc symbolique. 

L’année 1990 marque un véritable tournant dans l’ histoire du Fort Boyard avec le lancement du programme Les clés de Fort Boyard. Cette émission suit les aventures de différentes équipes prenant part à différents types de défis au sein du fort. Pour gagner en popularité, l’émission a rapidement commencé à inviter des célébrités. Ces dernières partent à la conquête du fort afin de récolter des fonds pour des associations.

Depuis sa création le concept de l’émission Les clés de Fort Boyard a été repris par de nombreux pays. Japon, Chine, Allemagne, Canada, Royaume-Uni, Israël, la Suède et bien d’autres encore ont investi le Fort Boyard au fil des années.

 

17 octobre 2022

VANNES - ARRADON - BONO (GOLFE DU MORBIHAN)

Aujourd'hui, nous partons découvrir la ville de Vannes.

Fondée par les romains au fond d'une profonde ria, la capitale du Morbihan a conservé son aspect médiéval avecses maisons à pans de bois alignées dans le centre historique. Forte de sa position statégique entre terre et mer, l'ancienne cité des ducs de Bretagne fut au coeur d'une histoire riche et mouvementée.

IMG_6691La porte Saint-Vincent, percée dans le rempart au début du XVIIè siècle et reconstruite au XVIIIè, et encadfrée depuis 1840 par des immeubles formant un hémicycle qui délimite la place Gambetta. Sous la statue du saint patron de la ville Saint Vincent Ferrier, le blason représente l'hermine, symbole de la Bretagne, couronnée de trois tours symbolisant la ville fortifiée et encadrée de deux lévriers offerts par les bretons au roi de France François 1er, lors de son passage à Vannes en 1532. 

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Dès le début du IIIè siècle, les Romains, soucieux de se protéger des raids maritimes des Francs et des Saxons, érigèrent une forteresse sur la colline du Mené, l'actuel coeur de ville vannetais. De ce castrum antique, il ne rreste que de rares segments comme cette partie restaurée encore visible près de la tour Joliette. Au XIVè siècle, quand Vannes devient la capitale du duché de Bretagne, le duc Jean IV agrandit ces remparts qui doubleront de taille. La superficie de la ville passe alors de 5 à 10 hectares. 

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Comme son nom l'indique, la place des Lices accueillait au Moyen-Âge joutes, tournois et autres jeux de plein air organisés par les ducs de Bretagne. Tout autour de la place gravitaient les principaux lieux de l'administration ducale, comme l'atelier de la monnaie, l'écurie des ducs ou la chapelle. Depuis l'an 2000, la place des Lices et ses rues adjacentes accueillent deux fois par semaine le marché.

 

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Vannes a conservé son centre historique à l'ambiance médiévale, même si les demeures à pans de bois datant du Moyen-Âge (maison aux colombages jaunes place Henri IV) sont rares. Au gré des ruelles, ces habitations , bâties sur des rez-de-chaussée en granit, dévoilent tout leur charme. Leur architecture est maintenue par des poteaux verticaux remplies de pièces biaises symétriques (appelés "brins de fougère", tandis que des croix de Saint-André rigidifient les façades. D'importants encorbellements permettaient de gagner de la superficie sans empiéter sur la voie publique. Mais une telle proximité favorisait la propagation des incendies et les encorbellements seront interdits dès le XVIIè siècle. Vannes compte 180 maisons à pans de bois se classant dexième ville , après Rennes, à posséder un tel patrimoine en Bretagne.

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Erigé sur les ruines d'une ancienne église romane, la cathédrale Saint-Pierre surplombe la cité médiévale. Détruite et remaniée à plusieurs reprises, la cathédrale a la particularité d'aligner des styles de différentes époques. Sa nef du XVè siècle est gothique, tandis que sa chapelle rotonde du Saint-Sacrement relève, elle, du style Renaissance italienne. Cette rotonde abrite le tombeau de Saint Vincent Ferrier, moine dominicain, né à Valence en Espagne, mort à Vannes en 1419, puis canonisé en 1456. La tour clocher est la partie la plus ancienne (roman XIII siècle).

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Le changement d'atmosphère est total. Les rues larges, les trottoirs, les immeubles alignés, correspondent aux aménagements du XIXè siècle. L'Hôtel de Ville fut construit entre 1881 et 1886. Copie réduite de l'Hôtel de Ville de Paris, la façade est ornée de nombreux décors qui soulignent le prestige de l'édifice. On remarque surtout l'escalier d'honneur éclairé par une verrière, et un vitrail représentant le mariage d'Anne de Bretagne et du roi de France Charles VIII en 1491.

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Le port a toujours été l'atout principal de Vannes. Depuis l'antiquité, la cité exporte les produits de l'arrière pays. Au Moyen-Âge, elle devient l'un des principaux ports de commerce maritime armoricain, avant de se vboir concurrencer, à partir du XVIIè, par Lorient. Le port de plaisance actuel commence après l'avanport du Pont-Vert; les plaisanciers franchissent le pont tournant de Kérino, puis embouquent un chenal de 1,2km bordé, rive droite, par la promenade de la Rabine, et, sur les deux rives, par des espaces piétons où se concentrent des cafés et des restaurants, la capitainerie, etc....L'extrémité de ce bassin à flots de 320 anneaux vient buter sur la place Gambetta, ouverte sur la porte Saint-Vincent.

 

Après la visite de cette ville fort agréable, nous décidons d'aller voir la mer du côté d'Arradon.

Le nom d’Arradon remonte probablement à l’époque de la Gaule indépendante. Il viendrait alors du celtique Aradunum « La colline d’Ara ». Les conquérants romains, qui s’inspiraient souvent des toponymes locaux pour nommer les lieux auraient ainsi fixé l’appellation de notre commune actuelle. Limitée au sud par le littoral, à l’est par la vallée boisée de la rivière du Vincin et au nord par la commune de Ploëren, Arradon possède une authentique unité géographique. Située à l’ouest de Vannes, dont elle est distante de 7 kilomètres, Arradon est ancrée au fond du Golfe du Morbihan. Arradon était autrefois essentiellement tournée vers l’agriculture. Ce n’est qu’à la fin du XIX ème siècle que la commune a valorisé sa situation au bord du Golfe. L’ostréiculture, puis plus récemment la plaisance et le nautisme sont venus élargir la palette des activités économiques de la commune.

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Nous validons pleinement ce message.

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Ensuite, nous nous dirigeons vers Bono.

Le Bono est un petit village paisible d’environ 2300 habitants qui a su préserver son authenticité. Ce magnifique port se situant près d’Auray, est un vrai plaisir pour ceux qui aiment le pittoresque. Le Bono a connu autrefois une activité importante avec environ quatre cents marins et plus de cent bateaux. A partir du vieux pont suspendu du Bono, construit il y a plus de 150 ans, on a vous un superbe point de vue sur le port et les anciens chantiers ostréicoles. On découvre des paysages sauvages d’une rare beauté en empruntant les sentiers côtiers de plus de 8 km.

 

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Le Vieux Pont suspendu reliant le Bono au Pays d’Auray, monument incontournable de la commune, dont les travaux se sont terminés en 1840. Plusieurs phases de travaux ont été nécessaires pour pallier aux effets néfastes du temps. Grâce à la générosité de nombreux particuliers, mécènes, et par le biais d’une souscription « fondation du patrimoine », le pont a été entièrement rénové  et réouvert aux piétons et cyclistes.

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15 octobre 2022

RIEUX - REDON : LA VALLEE DE L'OUST

Aujourd'hui, nous partons de Rieux, direction Redon.

Près de Saint-Vincent -sur-Oust nous traversons le superbe site de l'île aux Pies. 

 

        

Située à la frontière entre l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan, cette « cluse » creusée par la rivière met en valeur un paysage de falaises rocheuses, de marais, de landes et de bois. Sans doute l’une des plus belles de Bretagne.

                L'île aux pies, Bains-sur-Oust

Au XIXe, l’île aux Pies se divisait en une multitude de parcelles de petite largeur, clôturées jusqu’à l’Oust. Seuls les propriétaires d’une parcelle longeant la rivière pouvaient approcher de l’eau.
L’entretien du terrain se faisait exclusivement à la main et la brouette, la taille des parcelles empêchait d’y faire entrer une charrette, encore moins une machine agricole.
La partie haute du site était utilisée pour le pâturage des bêtes, la récolte de la litière et du foin. L’activité agricole, les cultures du chanvre et du lin, la chasse, la pêche et le commerce fluvial étaient les principales activités économiques des habitants du secteur.
Dans les années 70, le remembrement a créé des parcelles plus grandes. Le camping, le parking et la prairie ont été aménagés à cette époque.

                       Ile aux Pies, St Vincent sur Oust | Morbihan, Brittany, Fran… | Flickr

Une mosaïque de milieux naturels qui abrite une faune et une flore d’exception.

Dans la lande sur les hauteurs des falaises poussent les ajoncs d’Europe, les genêts à balais, la bruyère cendrée et l’hélianthème en ombelle. Appréciez le panorama qui embrasse l’eau, la vallée et les boisements de pins maritimes, ponctués de châtaigniers. L’île aux Pies est un site fréquenté par les mammifères. De nombreuses traces témoignent de la présence d’écureuils roux, de renards, de sangliers et de chevreuils. Les berges sont fréquentées par le ragondin, le rat musqué mais aussi par la loutre - (et je pense que c'est bien cette petite bête, aujourd'hui protégée, à la jolie fourrure brune qui a traversé devant nos roues. Elle a fait son retour dans les marais de Vilaine et sur les bords de l’Oust. Très discrète, elle ne laisse derrière elle que très peu d’indice.). Une grande diversité de végétation offre abri et nourriture à de nombreuses espèces d’oiseaux comme la sitelle torchepot, le pinson des arbres, le pic épeiche, la buse variable et la famille des mésanges-bleue, huppée, charbonnière, à longue queue... Dans les prairies inondables ou au-dessus de la rivière évoluent avec bonheur le héron cendré, l’aigrette garzette, la mouette rieuse et le foulque macroule.

                              ILE AUX PIES randonnée pédestre trace gps ille-et-vilaine 

                             En route vers l'Île aux Pies ! | Office de Tourisme du Pays de Redon 

Sans nous en rendre compte nous arrivons à Redon.

La ville devrait son nom au mot Roton qui se transforma en Rodon, mot d’origine celtique désignant un gué, hypothèse qui correspond à la configuration des lieux. La ville est fondée en 832 par Conwoïon. Découvrant le confluent de la Vilaine et de l’Oust du haut d’une colline, l’archidiacre du diocèse de Vannes, et ses disciples constatent alors tout l’intérêt du lieu : un site protégé des invasions et calme, idéal pour la méditation.
Ce dernier obtient de Ratvili, seigneur du lieu, la donation d’un espace suffisant pour installer le monastère. En 832, un modeste ermitage fait de planches et de branches voit le jour. Nominoë, alors gouverneur de Bretagne, soutient cette fondation pour renforcer son pouvoir Entre 842 et 853, une première église en pierres est construite remplaçant ainsi la première bâtisse.
Une population s’installe peu à peu autour des bâtiments conventuels, le territoire monastique s’agrandit et donne naissance à une paroisse. Après l’an mil, l’église devient trop petite. La construction d’un édifice plus grand est envisagée.
L'abbaye bénédictine devient l'une des plus riches de Bretagne et étend très loin son influence économique, politique et religieuse. L'abbaye donne naissance à une nouvelle cité bretonne qui joue un rôle historique, plus particulièrement à l'époque du royaume puis du duché de Bretagne. Henri III d'Angleterre, allié du duc Pierre Mauclerc, passa six jours à Redon en 1230. Le Duc François II reçut à Redon le roi de France Louis XI en 1462. 

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L'abbatiale Saint-Sauveur est construite entre le 11e et le 18e siècles.

Elle comporte un clocher roman du 12e siècle considéré comme le plus beau monument roman de Bretagne. La tour gothique du 14e siècle est aujourd'hui séparée de l'église suite à un incendie qui détruisit une partie de la nef en 1780. Le cloître est construit au 17e siècle sur les vestiges de l'ancien cloître alors que Richelieu est abbé commendataire de l'abbaye.
Au 14e siècle, est entreprise la construction de l'enceinte fortifiée de la ville, sous l'égide de l'Abbé Jean de Tréal. Elle comporte 3 portes, 3 poternes et 13 tours. De ces remparts, on peut voir aujourd'hui le flanc nord du transept de l'église, la chapelle des Ducs et les remparts au-dessus du quai St Jacques. Les travaux réalisés au centre-ville ont mis à jour d'autres vestiges des remparts, notamment un bastion en face de l'hôtel de Ville, deux tours (14e) et un autre bastion (16e) place de la République ainsi que des éléments de remparts.

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La tour gothique séparée de l'église.

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L'abbaye transformée en établissement scolaire religieux.

La grande rue

Au Moyen-Äge, cette rue était l'axe principal et commerçant de la ville, alors entourée de remparts. On trouve encore beaucoup de  maisons en pans de bois.

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La canalisation de la Vilaine favorise le développement du port

L'ancien port

Les navires de mer peuvent remonter jusqu'à Redon, alors avant-port de Rennes. Accostés au port de Vilaine, soumis alors à la marée, les navires peuvent décharger leurs cargaisons à terre ou bien transborder les marchandises sur des barges et bateaux fluviaux qui remontent ensuite la rivière jusqu'à Rennes. Sur le quai Duguay-Trouin, les demeures d'armateurs ou de négociants (17e et 18e) témoignent de cette activité maritime florissante. Les Greniers à Sel, la Tour Richelieu, le Château du Mail, l'Hôtel Carmoy complètent le riche patrimoine architectural du quartier du port.


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En lien avec la construction du canal de Nantes à Brest, le creusement du bassin à flot débute en 1836. Pendant de nombreuses décennies, il devient le coeur même de la vie redonnaise par son activité portuaire et par le développement des industries au 19e siècle.
C'est à Redon que le canal de Nantes à Brest coupe la liaison Rance-Vilaine reliant la Manche à l'Océan. Il fut terminé au milieu de 19e siècle faisant de Redon le carrefour des voies navigables de l'Ouest. Très peu de temps après, Redon devient également carrefour ferroviaire. La gare fut inaugurée en 1862. Elle est située sur la ligne Nantes-Rennes et Paris-Quimper.

                                     

Le quai Duguay-Trouin est situé dans le quartier du port de Redon. Depuis le Moyen-Âge, les bateaux y déposaient leurs marchandises, alors avant-port de la ville de Rennes. Parmi celles-ci, le sel a fait la richesse des moines de l'époque. Des greniers à sel sont d'ailleurs toujours visibles dans la rue du port. En marchant le long du quai, on découvre d'anciennes maisons d'armateurs, dont les façades témoignent de la prospérité de Redon, issue du commerce fluvio-maritime.                  

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La croix des marins se situe au sud du quartier du port. Autrefois, elle indiquait l'entrée dans le port aux navires et était alors nommée Croix Signale. Les promeneurs peuvent se ressourcer dans cet écrin de nature : un lieu paisible bordé de part et d'autre par l'eau.

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Actuellement, il n'y a plus une seule péniche de transport de marchandises qui navigue  sur le canal de Nantes à Brest. Mais environ 3000 bateaux de randonnée fluviale franchissent cette écluse chaque année.

Il existe cinq étapes pour comprendre le principe de l'écluse (valable dans les deux sens) :

1. Il y a une différence de niveau de part et d'autre de l'écluse, et un bateau veut la franchir,

2. L'éclusière ouvre les portes d'un côté, le bateau entre, l'éclusière referme les portes,

3. Sous l'eau, les portes sont trouées. Chaque trou peut s'obstruer par un volet actionné à la manivelle ou par commande' électrique,

4. L'éclusière ouvre les porte  du côté où va le bateau : l'eau se précipitepar les trous des portes, et le niveau d'eau dans l'écluse change. Il faut faire attention aux tourbillons.

5. Les niveaux d'eau s'équilibrent. On peut ouvrir les portes et partir.

 

6 octobre 2022

LA GACILLY - CHATEAU DE JOSSELIN

La Gacilly est une petite cité capable de réserver de grandes surprises. Les rues joliment fleuries séduisent autant par leurs maisons anciennes que par le travail des artisans qui se sont installés ici. Aux beaux jours, le festival de la photographie s’expose sur les façades, loin de tout cliché!

                                     La Gacilly - Ruelle

Le pays de La Gacilly célèbre l’harmonie des schistes, des ajoncs et des rivières. Dans la verte vallée de l’Aff, le village affirme son caractère dans ses alignements de maisons aux volets rutilants. Son dynamisme s’est épanoui avec l’activité d’Yves Rocher. Sensible aux plantes et à la nature, ce grand nom de la cosmétique a créé ses sites de production, son jardin botanique, un Eco-Hôtel Spa écologique et, fin 2017, la maison Yves Rocher avec son étonnante scénographie. Dans son sillage, une trentaine d’artisans d’art ont ouvert leurs ateliers dans les venelles.

                                    Visiter La Gacilly – La Gacilly tourisme 

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 C’est à la Gacilly, dans le village natal de son fondateur, que l’on peut visiter la Maison Yves Rocher et son musée immersif. Au fil de 5 salles thématiques aux mises en scène étonnantes, plongez pendant 45 min. au coeur de la Marque Yves Rocher: son histoire, ses engagements en faveur des femmes et de la nature, ses secrets de fabrication ou encore la force de vie du monde végétal...

A travers un Parcours Scénographique de plusieurs salles multi-sensorielles, explorez à 360°, pendant 45 minutes, l’histoire et la vision de Monsieur Yves Rocher, la force de vie du végétal et l’univers d’une marque unique et engagée. Vous pourrez découvrir 5 espaces thématiques originaux:
Espace 1: l'histoire et la vision de Monsieur Yves Rocher.
Espace 2: le génie du végétal
Espace 3: La Cosmétique Végétale ®, véritable laboratoire
Espace 4: le grenier où tout a commencé
Espace 5: NOUVELLE AMBIANCE! Une ode à l'engagement de la Fondation Yves Rocher depuis 30 ans
Mises en scène et décors saisissants, projections sonores et visuelles, jeux de lumières et effets spéciaux novateurs...

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                                                      Maison Yves Rocher-La Gacilly-Morbihan Bretagne Sud © Emmanuel Berthier

Le grenier où tout à commencer!

 

Festival Photo 

Chaque année, le Festival Photo de La Gacilly présente un nouveau thème et attire un public de plus en plus nombreux. Pour sa 19e édition, le public a pu venir voir Visions d’Orient, un thème qui met en lumière des artistes venus d’Iran, d’Afghanistan et du Pakistan.

Mise en exergue une région du monde qui, certes, reste placée depuis des décennies sous le feu d’une sombre actualité, mais où des artistes courageux ont choisi pour arme la photographie. 

Plusieurs clichés m'ont particulièrement touchés ......tant par leur beauté, leur véracité, le côté insolite,  leur actualité malheureusement permanente dans cette partie du monde.   

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Paysage époustouflant de beauté

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Voilées de la tête aux pieds, mais avec un téléphone portable!

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La vie rude de certaines familles où les femmes guident les chameaux

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Un jeune armé d'une kalachnikov

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Un skieur qui s'éclate dans un décor minéral majestueux.

 

L'après-midi, nous retournons à Josselin pour faire la viste du château.

Sur les bords de l’Oust, Josselin est une étape importante de la route des Ducs. L’histoire de la ville est intimement liée à celle de son château qui domine la cité. De style gothique flamboyant, il offre un témoignage fort intéressant de l’architecture féodale et de la Renaissance. Fondé au début du 11e siècle, il est aujourd’hui encore habité par les descendants de ses fondateurs, la famille Rohan. Les jardins sont signés Achille Duchesne, paysagiste qui œuvra également à Vaux-le-Vicomte.

L’histoire du Château de Josselin remonte au début du XIe siècle avec l’édification d’un premier château par le vicomte de Porhoët. En 1370, Olivier de Clisson, futur Connétable de France, transforme la bâtisse en une forteresse constituée d’un donjon entouré de neuf tours. À sa mort, en 1407, le Château est transmis à son gendre Alain VIII de Rohan.

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Au début du XVIe siècle, Jean II de Rohan fait construire un logis dont la façade dentelle de granit, petite prouesse architecturale, est toujours intacte.

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Lors des guerres de religion, au 17ème siècle, puis pendant la Révolution française, le Château est très dégradé. Cinq des neuf tours sont abattues. Le Château reste à l’abandon jusque vers 1850, date à laquelle Josselin de Rohan et son fils Alain entament une grande restauration avec l’aide des architectes Jules de la Morandière et Henri Lafargue. Le Château redevient alors une demeure familiale.

Le château de Josselin, dont l'aspect est l'un des plus pittoresques de France, est une demeure toujours habitée par la famille des Rohan. Cette forteresse tient une part cruciale dans l'histoire des luttes entre les ducs de Bretagne et les rois de France. Rasée une première fois par Henri II Plantagenêt vers 1170, elle fut relevée dès 1173 par le vicomte de Porhoët, Eudes II, allié du roi de France. En 1370, elle passe entre les mains d'Olivier de Clisson, grand connétable de Charles V, et ferme soutien de la dynastie capétienne. Celui-ci lance une campagne d'agrandissement du château. Les ducs de Bretagne, Jean IV et Jean V, vont s'acharner contre lui. Emprisonné, puis relâché, Clisson est assiégé dans Josselin par Jean IV en 1393. Avant sa mort en 1407, il s'était remarié avec Marguerite de Rohan. Le château revint donc à son gendre, Alain VIII de Rohan. La forteresse demeure dans la famille depuis six siècles.

La célèbre façade du château de Josselin devant la rivière Oust. La façade est orientée au sud–ouest.

La célèbre façade du château de Josselin devant la rivière Oust. La façade est orientée au sud-ouest.
L'Oust est à l'heure actuelle un tronçon du canal de Nantes à Brest.

La lutte sourde entre les ducs de Bretagne et les rois de France reprend en 1488. François II, duc de Bretagne, veut punir Jean II de Rohan de son soutien au parti français. Il fait démanteler la forteresse dont l'un de ses capitaines vient de s'emparer. Peu après, Jean II, sans toucher aux défenses qui viennent d'être abattues, fait reconstruire le manoir d'habitation et sa belle façade sur la cour nord-est. Viennent les guerres de Religion. Les Rohan sont à la tête du parti réformé. Leur forteresse sera incluse dans la liste des sites voués à la destruction sur ordre de Richelieu. En 1629, la partie est, comprenant le gros donjon, est rasée à l'explosif. Encore faut-il remercier le prince de Condé, qui fit arrêter la démolition, avec l'agrément du roi. Néanmoins, Richelieu pouvait être satisfait : le château n'était plus défendable.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Rohan vivent à Paris et le château est laissé à l'abandon. Sous la Révolution, la tour isolée sert de prison. Vers 1835, Charles-Louis Josselin, duc de Rohan, décide d'engager une restauration en bonne et due forme de sa demeure, très largement délabrée et où le toit s'écroule par endroits. L'extérieur est remis en état, l'intérieur est presque totalement réaménagé.

La façade nord, élevée de 1490 à 1510, est un très beau témoignage de la Renaissance bretonne.

La façade nord, élevée de 1490 à 1510, est un très beau témoignage de la Renaissance bretonne.
Au premier plan, le jardin à la française créé au XIXe siècle.

La façade nord-est et sa décoration Renaissance.
La façade du château de Josselin est assurément le «clou du spectacle». Les visiteurs qui aiment le style Renaissance se doivent de l'observer de très près. Les historiens considèrent que son homogénéité est la preuve qu'elle a été construite d'un seul tenant, sans ajout postérieur. Longue de soixante mètres et datée des années 1490-1510 (quand Jean II Rohan décida de rebâtir le logis) elle offre un magnifique exemple de l'art de la Renaissance en Bretagne. L'œuvre se présente comme un grand appareil de granit, avec quatre portes et huit fenêtres au rez-de-chaussée. La double série de grandes lucarnes à meneaux est la source de son cachet artistique si réputé. Les lucarnes du bas sont surmontées d'arcs en accolade décorés de choux frisés. Fait aussi partie de son cachet la dentelle de granit qui surmonte la forte corniche à double encorbellement (dont les sculptures sont très usées par le temps). Même si les lettres sculptées dans la pierre attirent le regard, on y décèle aussi des couronnes, des hermines stylisées, des cordelières, des arabesques, etc.

                                                                     Sculptures et ornementation Renaissance 

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Sculptures et ornementation Renaissance autour des fenêtres hautes de la façade.

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L'écoulement des eaux se fait par des tuyaux en pierre sculptée représentant des dragons ou des crocodiles.

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La «tour isolée» avec le clocher de la basilique Notre-Dame-du-Roncier.

Dans la tour isolée furent enfermés des prisonniers anglais dès 1758, ainsi que de nombreux royalistes sous la Révolution. À la fin avril 1794, on en comptait jusqu'à 112 et on dut en mettre dans le manoir lui-même.

 

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Statue d'Olivier de Clisson.

Olivier V de Clisson est un grand seigneur breton. Il vit de 1336 à 1407, c'est-à--dire au bas Moyen-Âge : une longue vie pour l'époque! Il est notamment connu pour sa bravouresur les champs de bataille et pour son ascension à la fonction de Connétable de France (chef des armées) sous le roi Charles VI.

Olivier de Clisson acquiert le château de Josselin en 1370 et effectue d'importants travaux qui transforment le domaine. Il s'intéresse beaucoup à l'architecture militaire . Son but : rendre chacune de ses forteresses imprenables.

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La salle à manger et son imposante cheminée  où l'on peut lire le prénom Alain, vicomte de Rohan (gendre d'Olivier de Clisson).

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Le milieu du XIVè siècle est le théâtre d'une petite révolution vestimentaire. Toutes les tenues sont alors très uniformes : les hommes et les femmes portent le même costume long et ample. Cette forme héritée de l'antiquité va peu à peu être abandonnée au profit de vêtements plus ajustés et recherchés, tandis que l'on accorde de plus en plus d'importance à l'apparence extérieure. Surtout la mode féminine et la mode masculine vont commencer à se distinguer l'une de l'autre.

La mode encourage les hommes à marquer la taille et à exagérer le bombé du torse avec un rembourrage. De leur côté, si les femmes conservent un costume long, celui-ci est ajusté de manière à affiner la taille, mais aussi à souligner les attributs du corps féminin: la poitrine, la cambrure des reins et l'ampleur des hanches. La traîne allonge la silhouetteet la gorge est décolletée, une nouveauté qui suscite, comme l'habit court des hommes, la désapprobation de l'église.

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Les jardins

Devant la façade Renaissance s’étend un jardin à la française créé au début du 20ème siècle par le paysagiste Achille Duchêne. Ifs et buis soigneusement taillés encadrent de vastes pelouses. Dans les douves, deux lions en pierre provenant d’Italie, veillent sur la sérénité de ce jardin.

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En contrebas, la roseraie, avec ses 160 rosiers appartenant à 40 variétés différentes et de nombreuses plantes vivaces, est l’œuvre du paysagiste Louis Benech.

En descendant l’allée centrale, on découvre dans un vallon abrité un parc à l’anglaise, véritable écrin de verdure au pied des remparts. Des arbres rares, une collection de cornus, des plantations d’hortensias mais aussi de nombreux rhododendrons ornent ce parc protégé par d’imposants arbres centenaires. Des bancs, ainsi qu’un espace pique-nique, permettent de prolonger agréablement la visite du domaine.

Le musée des poupées

 

ll y a plus de 30 ans, Antoinette de Rohan découvre dans le grenier du Château, une collection de poupées commencée à la fin du 19ème siècle par Herminie de Rohan, l’arrière-grand-mère de son époux, Josselin de Rohan.

 

Il lui faudra plusieurs années pour inventorier et compléter cette collection, recherchant les origines, les particularités, les histoires de toutes ces poupées. En 1984, Antoinette de Rohan inaugure le Musée avec des centaines de poupées, la plus ancienne datant du 17ème siècle. Peu à peu, grâce à la générosité de très nombreux donateurs, la collection familiale s’enrichit de nouvelles poupées, de jouets et de jeux. C’est ainsi que peuvent avoir lieu des expositions temporaires et variées à partir de 1988, avec un thème différent chaque année.

La collection Rohan compte actuellement au total près de 5000 pièces, en particulier une large collection de poupées en costume breton, un ensemble exceptionnel de poupées du Japon,  ainsi que de nombreux jouets, jeux de société, maisons de poupées, dînettes, animaux, trains, avions d’hier et d’aujourd’hui. Cette collection est considérée comme la plus importante collection privée de poupées et de jouets de France.

 

J'ai choisi volontairement quelques costumes bretons, of course!......

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6 octobre 2022

MALESTROIT- ROCHEFORT EN TERRE

                                 Malestroit Ruelle

Inscrite dans la boucle d’un méandre de l’Oust, Malestroit est née au 11e siècle, à l’ombre d’une motte féodale, puis d’un château fort, bâti sur un ilot entre deux bras de la rivière contrôlant une voie de passage. Au 16e siècle, la construction de deux écluses à sas, parmi les premières de France, relie Malestroit à  Redon; l’activité commerçante prend pleinement son essor et développe la cité aux Besants d’Or… Quatre faubourgs viennent entourer le centre historique intra-muros et les ruines de ses remparts. Des ruelles étroites ouvrent en direction du canal de Nantes à Brest, l’écluse et le chemin de halage.

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L’église Saint-Gilles se remarque par les couleurs de ses différents matériaux et le mélange des styles employés qui la rendent si singulière. Au Moyen Âge, saint Gilles jouit d’une réelle popularité : un pèlerinage se développe à Malestroit au début du XVe siècle, suite au don d’une relique provenant de l’abbaye de Saint-Gillesdu-Gard. Vraisemblablement construite en 1144, à l’emplacement d’une fontaine antique, la première église romane aurait été dédiée à saint Hervé. À la fin du XIIe siècle, l’emploi de voûtes bombées de style angevin, conservées sur la croisée et le bras sud du transept, témoigne du prestige des seigneurs de Malestroit. Suite à un incendie en 1456, l’église est en partie rebâtie en style gothique. Une seconde nef est accolée à l’ancienne au nord, entrainant un double pignon occidental au centre duquel s’élève le mince clocher du beffroi de la ville. Outre un riche décor intérieur, l’église conserve, sur une de ses voûtes, des peintures datant du XIIIe siècle, récemment découvertes, qui représentent trois motifs animaliers : un éléphant, un félin et un centaure cornu.

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La Maison du Pélican : cette riche et imposante maison évoque le passé florissant de la cité. Datant du XVe -XVIe siècle, elle présente une architecture en pan de bois, de type gothique, composée d’un rez-de-chaussée, de deux étages en encorbellement et d’un étage de comble ouvert dans le pignon. Son pan de bois conserve son principe de fenêtres d’origine, petites et rapprochées, qui viennent se rejoindre sur l’angle, semblable à celui des maisons de Vannes. Symbole du Christ, la sculpture du pélican, dont le bec a été remanié, est ici représentée avec les ailes recourbées en signe de protection et avec sa pitié, se perçant le ventre pour nourrir ses petits.

                       photo pour Maison de la truie qui file ou maison des singes

Cette maison en colombage est également appelée la « maison de la Truie qui file ». Elle repose sur un soubassement en pierres. Les étages en encorbellement font largement saillie. Au rez-de-chaussée, la bâtisse conserve sous ses anciens étals, en dalles de schiste vert, l'accès à la cave ouvert directement sur la place. Outre son architecture à colombages, cette maison se caractérise par un décor sculpté polychrome, varié et pittoresque. Ces hauts-reliefs ont pour sujets des personnages de fabliaux médiévaux.

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L’Oust canalisé : reliée à la Vilaine et à la mer par l’Oust, Malestroit a véritablement développé son commerce et ses industries, grâce à sa rivière. La navigation sur l’Oust s’effectue à l’aide de péniches en bois, tirées par l’homme, puis par des chevaux sur le chemin de halage. Poursuivant le projet de Napoléon, du XIXe siècle, de favoriser l’acheminement des troupes, le canal de Nantes à Brest, mis en service en 1841, sert en fait pour les marchandises. Il apporte des matériaux nouveaux qui sont ensuite déchargés au port Saint-Julien, actif dès le XIIIe siècle. Afin de gérer et d’entretenir les écluses, permettant aux bateaux de franchir les dénivellations, des maisons éclusières sont construites le long du canal.

Nous quittons le canal en faisons un détour pour découvrir une petite cité de caractère, également classée parmi les plus beaux villages de France, Rochefort-en-Terre. C'est l'une des plus pittoresques de Bretagne intérieure, qui nous fait basculer quatre siècles en arrière, tant son unité architecturale a été préservée. Les rares maisons qui ne sont pas du XVIIème siècle, sont camouflées sous les fleurs ou noyées sous le lierre. Construit sur cet étonnant éperon de schiste dominant la vallée du Gueuzon, Rochefort semble niché dans un paysage onirique quasi montagneux noyé dans la verdure.

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La place du puits et ses maisons datées du XiV au XVIIIè s.

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La maison à tourelle est un ancien hôtel particulier du XVIème s.

Eglise Rochefort-en-Terre - Morbihan Bretagne sud © Christian Baudu - Scopidrone

Classé Monument Historique, cet édifice, des XIIe et XVIe siècles, possède une façade de style gothique flamboyant et un clocher roman.

L'emplacement excentré de la Collégiale est atypique. En effet, la tradition populaire raconte qu’au 10ème siècle, au moment des invasions normandes (vikings), un prêtre cacha, dans un tronc d’arbre creux, une statue de bois représentant la vierge et son enfant afin de la soustraire aux pillages. Deux siècles plus tard, une bergère aurait retrouvé cette statue dans ce même tronc ; on y construisit alors une église, à l’endroit même où la statue fut retrouvée. Cette histoire lui a même donné son nom, « Notre-Dame de la Tronchaye ». En effet, le vocable « Tronchaye » viendrait du mot « tronc ».

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De beaux vitraux de l'église Notre Dame de la Tronchaye.

 

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Le Parc du château de Rochefort-en-Terre, renommé "le jardin des peintres" est désormais un refuge pour les oiseaux, labellisé par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux).

Dès le XIIème siècle, le château et la cité se construisent sur cet éperon rocheux, "la roche forte" qui donne son nom à la famille qui s'y installe.

Le domaine du château accueille les ruines de la forteresse médiévale (XIIème siècle) à l'histoire tumultueuse dont subsistent les remparts et le châtelet. Ils cohabitent avec un corps de logis construits au XXème siècle sur la base d'anciennes écuries du XVIIème siècle. C'est Alfred Klots, peintre américain francophile né à St Germain-en-Laye, qui investit la fortune de son épouse dans la construction de l'édifice et redonne un château à Rochefort-en-Terre.
Après avoir été un temps la propriété du Conseil Général du Morbihan, le château et son domaine sont aujourd'hui (depuis 2013) la propriété de la commune de Rochefort-en-Terre.

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Une magnifique porte décorée de personnages.

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Après la visite de ce beau petit village, un peu hors du temps, nous reprenons la vélodyssée longeant le canal pour rentrer à notre location de Montertelot.

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2 octobre 2022

JOSSELIN - LIZIO

Et c'est reparti, mais ce matin départ de la maison de Montertelot, direction Josselin.

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Nous passons par Guillac qui fut le lieu du combat des Trente.

                                      colonne des trente 

Une colonne commémore cet épisode de la guerre de succession de Bretagne.

Ce fut l'un des épisodes le plus mémorable de la guerre de Succession de Bretagne. Ce conflit, (qui se déroula au début de la guerre de Cent Ans), commença en 1341, après la mort du Duc Jean III, qui ne laissera aucun héritier légitime direct. Son frère, Guy de Penthièvre, mort dix ans plus tôt a eu une fille, Jeanne, qui épouse, en 1337, Charles de Blois, neveu du Roi de France.

Jean de Montfort, demi-frère de Jean III, peut également prétendre au titre de Duc. N'ayant pas les faveurs du Roi de France, Jean de Montfort se rend en Angleterre et fait savoir que, pour, lui le véritable Roi de France est Edouard III d'Angleterre qui acquiesce et lui donne l'investiture du duché. Dans la même année, les pairs de France autorise Charles de Blois à prêter hommage pour le duché de France. La Bretagne va alors se diviser en deux, où les véritables victimes sont les gens du peuple, les paysans qui livrent de gré ou de force, les vivres et le fourrage nécessaires aux deux camps.

En 1351, dans le Morbihan actuel, Josselin est aux mains de Jean de Beaumanoir, partisan de Charles de Blois alors que Ploërmel est tenu par l'anglais Robert de Brandenburg (ou Bramborough), partisan de la maison de Montfort. Un jour où Beaumanoir se rend traiter avec Brandenburg, il aperçoit des paysans bretons maltraités par des soldats anglais. Outré, il s'en plaint à son adversaire. La dispute qui s'ensuit conduit les deux hommes à déterminer les modalités d'un duel destiné à régler l'attribution du territoire. Mais à un combat singulier, le capitaine anglais préfère un combat par équipes: "dieu soit juge entre nous! que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel côté est le droit", ce que Jean de Beaumanoir accepte. 

Après trois jours de préparation, le 26 mars 1351, le fameux combat peut commencer, il se déroule près du "Chêne de Mi-Voie", sur la lande de la Croix-Helléan située à égale distance de Ploërmel et Josselin. Jean de Beaumanoir choisit trente de ses soldats dont lui-même, et le capitaine anglais réunit de son côté vingt compatriotes, six originaires d'Allemagne ou Brabant, et quatre bretons de son parti. Toutes les armes de cette époque étaient autorisées, le règlement acceptait aussi de combattre à cheval mais tous préfèrent lutter à pied. D'après Jean Froissart (Un des plus importants chroniqueur de l'histoire médiéval) "sur un signe, ils se coururent sus et se combattirent fortement tous en tas. Tant se battirent longuement que tous perdirent force et haleine et pouvoir entièrement. Aussi convirent de s'arrêter et reposer. Déjà étaient morts deux français (trois étant fais prisonniers) contre deux anglais tués. Quand ils se furent rafraîchis, le premier qui se releva fit signe et rappela les autres. Ainsi recommença la bataille si fort comme en devant et dura moult longuement. Mais finalement les anglais en eurent le pire car, ainsi que je ouïs recorder, l'un des français qui demeuré était à cheval (pris un cheval)* les débrisait et défoulait trop mésaisement si que Brandenburg fut tué et huit de leur compagnon." D'après la légende, le chef des franco-bretons, épuisé par la chaleur et le combat, aurait demandé à boire, ce à quoi, son compagnon Geoffroy du Bois, lui aurait répondu: "Bois ton sang, Beaumanoir, la soif te passera". Ce qu'il fit et se relancera dans la bataille. Cette phrase demeurera la devise des Beaumanoir.

                                         le combat des trente

 

Comme l'explique Jean Froissart, la manoeuvre gagnante fut effectuée par Guillaume de Montauban qui feint de quitter le combat, saute sur le dos de son cheval, et le précipite sur le rempart de piques anglaises, pendant que lui-même frappe sur les anglais à grands coups de lance. Cette tactique permit de renverser sept ennemis, puis revenant sur ses pas d'en écraser trois autres. Voyant cela, tous les bretons se précipitent dans la trouée pour se jeter sur leurs adversaires. sous ce choc, quatre ou cinq des anglais sont tués, les autres sont faits prisonniers.

La bataille s'achèvera une fois la nuit tombée. La victoire est franco-bretonne avec semble-t-il cinq morts dont le chevalier Jehan Rousselet, les écuyers Geffroy Mellon et Geffroy Poulart. Contre une douzaine pour le camp ennemi dont leur chef Brandenburg. 

Ce combat épique n'eut qu'un infime impact sur la guerre de Cent Ans et celle de Succession de Bretagne puisque cette dernière se termina qu'au traité de Guérande en 1365, un an après la fameuse Bataille d'Auray. Le Combat des Trente qui restera longtemps dans les mémoires fut plus une victoire morale pour le camp français après les nombreuses défaites enregistrés jusque là. Il est à noter que finalement la Bretagne redevint indépendante vers 1380, à la suite de la mort du roi Charles V, en contrepartie de quelques accords signés avec le royaume de France.

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Et au détour d'une courbe du canal, on l'aperçoit.....majestueux, magnifique, puissant.

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Nous ne pouvons visiter ce château car en septembre les heures d'ouverture sont réduites, mais nous reviendrons. Nous faisons le tour de la ville de Josselin. Etape capitale sur la route des  Ducs de Bretagne, fut fondée au XIème par Guéthenoc, vicomte du Porhoët. Cette cité médiévale s'est développée au fil des siècles autour de son château construit sur un éperton rocheux dominant la vallée de l'Oust. Le fils de Guéthenoc, Josselin, donna son nom au château et à la ville. Ceinturée d'un épais rempart, elle a été à plusieurs reprises détruite.

Au XIVème siècle, Olivier de Clisson pris possession du château de Josselin et fit construire une imposante fortification.

Au début du XIXème siècle, la construction du canal de Nantes à Brest apporte un nouveau souffle à la cité.

Josselin, plus de 1000 ans d’histoire

Guéthenoc de Porhoët fait édifier le premier château en 1008. Ses descendants, les Ducs de Rohan contribueront au développement de la ville de Josselin, qui porte le nom de son fils Josselin de Rohan. Fleuron architectural de la ville, le château se transforme au fil des siècles : forteresse médiévale, nantie d’un donjon rendu célèbre lors du combat des Trente, puis agrémentée au XIVème d’un logis à la splendide façade Renaissance.

Portraits des quatre personnages fondateurs de Josselin : Guéthenoc
de Porhoët – Jean IV de Beaumanoir – Olivier de Clisson – Jean II de Rohan.

Josselin prospère grâce à ses foires, ses fabriques de draps et sa renommée religieuse.

Selon la légende, une statue de la Vierge trouvée dans un roncier, près d’une source qui se révèle miraculeuse, est à l’origine de l’édification au XIIème de l’église de Josselin. Celle-ci deviendra une basilique au XIXème par décision papale, marquant ainsi son architecture particulière. Elle est consacrée à Notre-Dame du Roncier, objet d’un pèlerinage annuel qui attire des milliers de pèlerins le 8 septembre.

Riche de ses maisons à pan de bois, la cité offre un très agréable parcours pour découvrir son patrimoine.

Elle est traversée par l’Oust, une des rivières qui a permis à Napoléon 1er de faire creuser le canal de Nantes à Brest, désenclavant ainsi par l’intérieur ces deux villes stratégiques. Un renouveau économique s’ensuit, du fait du transport fluvial. Désormais c’est le tourisme nautique très prisé qui a pris le relais, ainsi que les randonnées pédestres, équestres et cyclistes qui font vivre le chemin de halage.

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Nous débouchons sur la place de la Congrégation, où se situe l’entrée du château. Là, la chapelle de la Congrégation, construite en 1702 par la Congrégation de la Mission, fondée par Saint-Vincent de Paul, s’offre au regard. A cette époque, l’évêque de Saint-Malo refusa de la consacrer. En 1730, la communauté de ville voulut l’acheter pour en faire une maison de ville ; le projet n’aboutit pas. Désaffectée à la Révolution, elle a servi de grenier à grain, puis de salle de réunions publiques et de conseils, puis comme salle de classe au cours de la seconde guerre mondiale. En 2019, elle a fait l’objet d’une restauration complète et de qualité pour devenir un édifice de prestige favorisant l’attractivité du cœur de ville.

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De là nous allons vers la basilique Notre-Dame du Roncier, qui fut érigée au XIème siècle, et plusieurs fois remaniée devenant un exemple du style gothique flamboyant de la fin du XVème. Elle conserve des vestiges d’un site roman primitif dans le carré du transept et abrite le cénotaphe de Olivier de Clisson et Marguerite de Rohan, son épouse, tombeau érigé au XVème par leur gendre. Le reliquaire de la Vierge miraculeuse y est conservé ainsi que la statue de Notre-Dame du Roncier, qui est portée lors de la procession du pardon annuel.

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La chaire à prêcher date de 1783.
Cette magnifique œuvre d'art, en fer forgé et en tôle, de style rocaille,
a été réalisée par un ferronnier de Josselin, Eustache Roussin.

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La chapelle Notre-Dame du Roncier resplendit d'un magnifique autel du XIXe siècle, lui-même entouré de deux anges au dynamisme très aérien. L'autel est en pierre blanche des Charentes. Son soubassement offre une très belle scène de communion. Sous l'arche néo-gothique trône la statue de Notre Dame du Roncier, qui est du XIXe siècle (la statue d'origine a été brûlée à la Révolution). C'est cette statue qui est portée en procession lors du grand Pardon du 8 septembre. À droite et à gauche, sur les répliques de contrefort, se tiennent saint François et saint Dominique.
L'intérêt architectural de la chapelle tient dans ses vestiges romans de la fin du XIIe siècle : les deux piliers qui la séparent du chœur et leur chapiteau. Ceux-ci offent des thèmes assez rares. Dans l'un, un renard dévaste un poulailler ; dans l'autre, un chien devance un autre animal qui ressemble à un bélier.

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Le portail occidental et sa magnifique accolade à voussure triple (XVe siècle).

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Le cénotaphe d'Olivier de Clisson. Ce monument est d'une grande importance car c'est l'une des très rares œuvres du début du XVe siècle en Bretagne. Par observations savantes et comparaison avec d'autres tombeaux, l'historien René Couffon attribue le monument aux sculpteurs de Tournai, la dalle portant les deux gisants étant en pierre noire de la Meuse. Le tombeau a été saccagé à la Révolution.
Le connétable de France, Olivier de Clisson (†1407) repose au côté de sa seconde épouse Marguerite de Rohan (†1406). 
En 1792, le monument d'Olivier de Clisson fut mis en pièces et les ossements furent dispersés. De mausolée, le monument devint cénotaphe. René Couffon apporte des détails intéressants : «Les débris en furent recueillis en 1829, sur l'ordre de M. de Chazelles, préfet du Morbihan, et encastrés alors provisoirement dans un mur de l'église ; les statues des gisants furent envoyées à Barré, sculpteur à Rennes, pour remise en état ; elles y demeurèrent longtemps en attente. Interrompue, en effet, par la Révolution de 1830, la restauration ne reprit qu'au milieu du XIXe siècle ; la tête, les mains et les jambes du connétable ont été, notamment, entièrement restituées. La tête originale, extrêmement mutilée, subsiste encore dans une collection particulière de Rennes.» Le visiteur pourra remarquer en effet que les pleurants ont été méticuleusement martelés par les révolutionnaires : ils sont tous décapités.
Le cénotaphe présente deux particularités étonnantes. Tout d'abord, il ne porte aucune armoirie. Et, sur une gravure ancienne d'avant la Révolution, il n'en porte pas non plus. Plus bizarrement encore, l'inscription lue sur le cénotaphe par l'archéologue Bizeul, chez le sculpteur Barré, ne contient aucun nom de femme. Cette inscription est rapportée par René Couffon : «Cy gist noble et puissant seigneur, monseigneur Olivier de Clisson, jadis connestable de France, seigneur de Clisson, de Porhoet, de Belleville, de la Garnache qui trespassa en apvril le jour Saint-Jorge, l'an MCCCC et VII. Priez Dieu pour son âme. Amen.» Cependant, personne n'a jamais mis en doute le fait que la gisante représentait Marguerite de Rohan, seconde femme du connétable. Car tout le monde se fie au testament - irréfutable - d'Olivier de Clisson dans le passage concernant sa sépulture : «Je vieuil commande et ordonne que mon corps, après mon decez de ce siècle, soit baillé et livré à la sépulture de nostre Mère sainte Eglise, laquelle sépulture je eslis en l'Eglise de Nostre-Dame de Jocelin, joignant de la sépulture de ma très chère et très aimée compagne Marguerite de Rohan que Dieu absolve. Item, vueil et ordonne que une belle tombe et honeste soit faite et mise sur les corps de ma dite compagne et moy et dessus ycelle soient les ymages de nous deux à l'ordonnance de nos exécuteurs cy après nommés.»
La cause semblait entendue. Cependant, en 1888, le très érudit marquis de Granges de Surgères publie une Iconographie bretonne contenant une gravure du cénotaphe. Il indique qu'elle représente le connétable et sa femme, Béatrix de Laval. Selon René Couffon, le marquis de Surgères s'est référé à un document authentique : la déclaration au roi faite le 4 septembre 1679 par Marguerite, duchesse de Rohan lors de la réformation du duché. Dans ce document (reproduit en partie par René Couffon), on associe explicitement Olivier de Clisson et Béatrice de Laval dans ce qui est encore un mausolée : «Dans laquelle église de Notre-Dame et au cœur d'icelle, il y a un tombeau de marbre blanc et noir élevé de trois pieds sur lequel sont en bosse les représentations de feu de Bonne mémoire Monseigneur Olivier de Clisson, jadis connestable de France, comte du dit Porhouet, etc... et de deffunte Madame Béatrix de Laval, son épouse (...)».
Les historiens sont donc en possession de deux actes officiels contradictoires : le testament d'Olivier de Clisson, du XVe siècle, et la déclaration au roi, du XVIIe. Cette anomalie est accentuée par l'absence totale d'armoiries sur la robe de la comtesse et sur le tombeau. Pas d'armoiries non plus sur la gravure du tombeau réalisée par les historiographes de la maison de Rohan, qui avaient pourtant des documents en leur possession. René Couffon pose la question : en attribuant la gisante à l'une plutôt qu'à l'autre, y aurait-il eu des complications sérieuses dans la succession du connétable, époux de deux femmes successives? L'historien rappelle d'ailleurs que cette succession a donné lieu à de nombreux procès au XVe siècle. Y avait-il, au XVIIe, nécessité d'attribuer la gisante à Béatrix de Laval pour ne pas ranimer de vieilles querelles? Notre époque n'est pas exempte non plus de ce genre d'affaires où l'on voit les familles des deux épouses successives d'un défunt riche et célèbre se déchirer devant les journalistes et les tribunaux...
On retiendra donc que l'historiographie officielle associe la gisante à Marguerite de Rohan, mais que, dans les faits, on pourrait tout aussi bien l'associer à Béatrix de Laval.

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Place Alain de Rohan

Tout en flânant dans les étroites ruelles pavées de Josselin, nous pouvons admirer les nombreuses maisons à pan de bois, la plus ancienne datant de 1538 dans le centre ancien. Nous arrivons ainsi à la « Maison des Porches » et sa spectaculaire réhabilitation sous la direction de la DRAC Bretagne. Site exceptionnel de l’ancienne ville close (il n’en reste que deux dans le Morbihan), son existence était liée à la présence de la halle. Elle formait une sorte de galerie sous laquelle on pouvait déambuler à l’abri des intempéries pour acheter les denrées proposées par les marchands qui habitaient ces maisons.
Surplombant la vallée de l’Oust, le château des Rohan est considéré comme l’un des plus beaux de Bretagne. Son passé féodal se découvre en longeant les rives du canal, tandis que sa cour intérieure révèle le contraste surprenant d’une façade Renaissance admirablement ouvragée, une véritable dentelle de granit sertie de jardins à la française qui vous plonge hors du temps.
                                           Le château de Josselin vu depuis le clocher de la basilique.
Le  château de Josselin vu depuis le clocher de la basilique.
Nous remettons la visite du château à plus tard et faisons un détour par Lizio pour découvrir l'univers du poète ferrailleur.
30 ans de création et plus de 70 oeuvres animées, automates, machines rigolotes, sculptures musicales ou volantes, architectures décalées....

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Le monde de Robert Coudray s'anime, bruisse, prend de la hauteur et de la couleur. Sensible au monde qui l'entoure, il joue avec des objets de récup' et la nature et le réinvente avec sa créativité.

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Création d'un "Eco-logis", maison de terre, de chanvre et matériaux sains, où les techniques de production d'énergie renouvelable sont mises en valeur : éoliennes, capteurs solaires, panneaux photovoltaîques, ainsi que toilettes sèches, épuration par les plantes, récupération d'eau de pluie......

Machines à réver, avionneurs funanbules et acrobates, sculptures musicales et aquatiques, totems de vent, peuplent cet univers. C'est insolite, surprenant et même si on n'a pas toujours compris ce que vous exprimer le créateur, nous avons passé un bon moment à découvrir le monde de Robert Coudray, sculpteur de mouvements.

Pour finir cette journée, nous faisons une halte à la brasserie Lancelot au Roc Saint-André. Cette brasserie, qui a lancé le Breizh Cola est située dans les anciens bâtiments du XIXème siècle d'une mine d'or et d'étain. On peut y déguster ou acheter de la bière artisanale.

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30 septembre 2022

PENHOUET - PONTIVY

Nous rejoignons en voiture l'écluse N°48 de Penhouet sur le canal et nous partons en direction de Pontivy avec nos vélos.

Le canal est un chemin d'eau parsemé de pépites.

Tout le long de ce ruban bleu qui s’étire sur 360 km, 236 écluses, pas une de moins, rythment le passage des embarcations légères, mais malheureusement nous n'en verrons aucune pendant notre séjour - (nous ne savons pas si cela est dû au niveau d'eau assez bas qui rendrait difficile la navigation, ou si cela est dû à des travaux de rénovation sur certains tronçons). Dompté par des trésors d’ingéniosité technique, le cours d’eau serpente dans les plus belles vallées bretonnes, de l’Erdre à l’Aulne en passant par la Vilaine, l’Oust et le Blavet. Il se déploie le long des  petites cités de caractère, effleure des abbayes séculaires, des  forteresses médiévales.

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Le canal à vélo, c’est le périple idéal pour aborder en douceur l’itinérance, en goûtant aux ambiances de la Bretagne intérieure. Peu de dénivelé sur ce chemin d’eau… De Nantes à Châteaulin où s’achève le chemin de halage, le chemin est ombragé, peu venté, fleuri jusqu’aux fenêtres des maisons éclusières. Les bruits de moteurs se sont tus. Les étendues, rias et vallons traversés verdoient ; le panorama sur les vallées, sur les monts et les baies au loin laisse coi. Quoi ? S’ennuyer ? Pas le temps ! Le canal ondule comme une anguille dans ces paysages contrastés, le long d’escales de charme – Malestroit, Josselin, Rohan ou Pontivy en tête. L’écrin se transforme, champêtre et soudain plus sauvage. Châteaux prestigieux, lacs- dont le plkus grand de Bretagne, Guerlédan que nous avonbs découvert l'année passée –  patrimoine de schiste ou de granit composent un tableau sans égal ! Entre privilégiés, marins d’eau douce, promeneurs, pêcheurs, on se salue, on vient aux nouvelles, on se regarde œuvrer… Et loin de l’artificiel, on se reconnecte à l’essentiel, la nature.

 

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Aujourd’hui lieux de vie des éclusiers, lieu d’accueil des voyageurs ou lieu de services, les maisons éclusières participent à l’identité si particulière du canal de Nantes à Brest. Découvrez l’histoire architecturale de ces ensembles.

Si sa réalisation débute les toutes premières années du XIXe siècle, le canal de Nantes à Brest n’est entièrement terminé qu’au début des années 1840. Sa conception est globale, intégrant des travaux d’hydraulique et de terrassement, des ouvrages d’art, des plateaux éclusiers et des lieux de vies pour le personnel chargé de l’entretien et de la manutention des écluses : les maisons éclusières.

Les « plateaux éclusiers » sont des ensembles monumentaux, formés de leurs écluses, de leurs équipements techniques, portes et passerelles, de leurs plateaux de travail enherbés soutenus par des massifs en pierre, de leurs quais et perrés et de leurs maisons éclusières.

L’implantation des maisons éclusières

Les maisons sont implantées le long de la voie d’eau en léger retrait du chemin de halage.

Selon la topographie des sites, un terrain entoure la maison. Il est utilitaire, planté en potager et en verger. Un puits, un four à pain intégré à l’habitation, ainsi qu’un lavoir aménagé dans la rive du canal, permettent de satisfaire aux besoins essentiels de la vie de l’éclusier.

L’architecture initiale des maisons éclusières

Les maisons ont tout d’abord été conçues dans l’esprit de petites habitations rurales : un plan rectangulaire, une pièce à vivre avec cheminée, une petite chambre et des combles.

Les toitures légèrement débordantes, à deux pentes, sont couvertes d’ardoise.

Hormis la maison de l’écluse des Bellions, toutes les maisons éclusières utilisent des matériaux locaux. Les murs sont montés en moellons de pierres dures locales, recouverts d’un enduit lisse, et les encadrements de baies sont réalisés selon les cas en granite, en pierre calcaire, en schiste ou en pierre dure.

Les façades sont lisses, sans décors et les différences de matériaux disparaissaient probablement sous des badigeons de chaux blanche.

La maison de l’écluse des Bellions à Fégréac

L’écluse des Bellions est un cas à part dans le tracé du canal entre Nantes et Redon, puisqu’elle permet la sortie du canal dans la Vilaine et donc un accès possible à l’Océan. Le plateau éclusier est vaste et complexe, et dominé par la silhouette de la grosse maison éclusière. Bâtie sur deux niveaux pour le service des ingénieurs du canal, elle a les proportions d’une grosse maison de propriétaire terrien.

Sa façade lisse est rythmée par les encadrements de ses baies et sa corniche biaise en pierres de granite. Deux hautes souches de cheminée dynamisent la volumétrie de sa toiture en ardoise.

Une aile basse à usage de remise prolonge sur un pignon le corps principal d’habitation. De l’autre côté, un four à pain avec une massive souche de cheminée et sa boulangerie en appentis.

Des architectures néo-classiques

La période de réalisation du canal de Nantes à Brest est contemporaine de celle, dans l’histoire de l’architecture, du style néo-classique.

Né dans la deuxième partie du XVIIIe siècle en réaction aux complexités des édifices baroques, cette écriture architecturale se développera jusqu’au milieu du XIXe siècle. Elle privilégie les façades lisses, sans décors sculptés, l’ordonnancement régulier des percements et la symétrie des compositions.

Ce style précède le retour, à partir de 1850, à des styles plus décoratifs inspirés des siècles précédents (le néo-gothique ou le néo-Renaissance, le mélange des décors dans des façades dites éclectiques jusque dans les années 1900).

L’intermède néo-classique rejoint la logique des ingénieurs du canal de Nantes à Brest qui obéit à une pensée rationnelle et à une volonté de maîtrise des coûts, ce qui n’exclut pas une volonté esthétique basée sur des principes de simplicité et de rigueur.

Les maisons construites à Redon pour l’administration du canal montrent des façades en pierre de taille, à peine ornées de quelques bandeaux en relief ou de corniches moulurées. La maison éclusière des Bellions offre une version encore plus simple, sans moulures ni bandeaux en relief. Les autres maisons éclusières, surtout si on les imagine chaulées de blanc, sont des éléments architecturaux réalisés avec d’une totale sobriété architecturale.

Des extensions successives

Dès 1829, l’exigüité des maisons éclusières amène à définir un principe d’agrandissement : des ailes latérales basses sont ajoutées à chaque pignon, de manière symétrique. Elles complètent la maison par un bûcher et, de l’autre côté par un four à pain et sa boulangerie.

Parfois, une seule aile sera bâtie. Ailleurs, des extensions plus longues seront construites.
Ce sera ensuite au tour du comble de devenir habitable. Une porte-lucarne centrale, sera ajoutée pour permettre d’y accéder grâce à une échelle puis, plus tard, d’un escalier extérieur en bois. Les lucarnes à toitures débordantes sont en brique, avec linteaux de bois peint.

Les maisons éclusières prennent alors leur silhouette caractéristique, globalement préservée jusqu’à nos jours.

Des adaptations au cours du XXe siècle

Les petites maisons conçues en 1811 et agrandies en 1829 n’ont progressivement plus répondu aux modes de vie des éclusiers et de leurs familles.

Les ailes à usage initial de bûcher et de boulangerie ont souvent été transformées en pièces habitables. Des extensions arrières en appentis ont parfois été ajoutées aux maisons. Mais, globalement, la petite maison centrale est toujours restée « lisible ».

Dans les années 1980, une malheureuse campagne de rénovation a conduit à la pose d’enduits épais en ciment, qui ont banalisé certaines façades et contribué à la dégradation hygrométrique, donc parfois structurelle, des maçonneries anciennes. Ainsi qu’à une perte de confort due à une condensation intérieure de l’humidité.

Des façades enduites ont alors été peintes en rose, et des menuiseries vernies ton bois, sans préoccupations patrimoniales. On sait en effet que les façades étaient à l’origine dans le ton sable des enduits et dans ceux des pierres, ou peut-être chaulées de blanc. Et que les menuiseries étaient à l’origine peinte d’un ton vert olive.

Depuis peu, le Conseil départemental de Loire-Atlantique a entrepris la restauration progressive des maisons éclusières, avec la restitution des enduits à l’ancienne et des encadrements en pierre. Les menuiseries sont aujourd’hui peintes de couleurs variées, pour l’animation du site et la possibilité d’offrir des repères visuels aux usagers du canal.

Des évolutions à venir

Les maisons éclusières ont aujourd’hui des destins variés. Si certaines ont conservé leur destination première, d’autres accueillent des visiteurs, des hôtes, des clients. D’autres attendent des projets d’occupation.

Des locaux supplémentaires sont parfois nécessaires, pour de nouveaux usages, de nouveaux services. Extensions à la maison, constructions indépendantes, aménagements à créer ? Quels que soient les futurs projets à concevoir, qui apporteront aux écluses du canal de Nantes à Brest de nouveaux lieux de vie et de nouvelles écritures architecturales, il est important que les maisons éclusières conservent leurs silhouettes centrales reconnaissables, axées sur le sas des écluses.

Car elles sont des éléments de patrimoine, les témoignages de la création d’une infrastructure, et de modestes jalons d’une histoire de l’aménagement et de l’architecture dans l’Ouest de la France dans les premières décennies du XIXe siècle. 

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Nous cheminons le long du canal où nous croisons des écluses magnifiquement encore fleuries même si le mois de septembre est déjà bien entamé.

                                                                         Canal de Nantes à Brest - Dictionnaire des canaux et rivières de France

 

La jolie ville de Pontivy vaut bien qu’on s’y arrête : l’imposant château médiéval des Rohan, les maisons à encorbellement de la vieille ville qui contrastent avec la rigueur des bâtiments napoléoniens.

La tradition attribue la fondation de Pontivy au moine Ivy qui, venu du monastère de Lindisfarne (Angleterre), participa au mouve- ment d’installation des Bretons en Armorique. Arrivé par la côte nord vers 685, le moine se serait arrêté au centre de la péninsule, au bord du Blavet, et y aurait fait construire un premier pont de bois. Le « pont d’Ivy » aurait alors donné son nom à la ville.

Les cours d’eau à Pontivy avant le XIXe siècle : 

Le Blavet était autrefois un axe économique essentiel à Pontivy : source d’eau indispensable aux habitants, il permit l’installation d’activités sur ses berges telles les pêcheries, tanneries et moulins. Mais le Blavet était aussi source de dangers : noyades et inondations étaient fréquentes. La communauté de ville commença à s’en préoccuper dans la deuxième moitié du xviiie siècle en lançant quelques travaux (curages du fleuve, constructions de quais, réfection de routes proches du cours d’eau...) qui ne permirent hélas jamais de régler définitivement le problème.

 

Pontivy prend réellement son essor au xiie siècle, lorsque Alain, premier vicomte de Rohan, s’y installe. Née d’un détachement de la vicomté de Porhoët, la seigneurie de Rohan a d’abord pour chef-lieu la ville éponyme, Rohan. En 1396, Pontivy en devient la capitale politique, administrative et judiciaire. En 1603, le roi Henri IV transforme la vicomté en duché-pairie.

De sa fondation à la Révolution, Pontivy eut à subir plusieurs conflits qui affectèrent son économie et son paysage architectural mais dont elle se releva toujours. En 1342, lors de la guerre de succession au duché de Bretagne, les Anglais alliés au duc de Montfort détruisent le premier château pontivyen établi par les Rohan, partisans de Charles de Blois. En 1488, dans le conflit opposant le roi de France au duc de Bretagne soucieux de conserver son indépendance, les troupes du prince d’Orange alliées à François II font le siège du nouveau château des Rohan, partisans du roi Charles VIII. De 1589 à 1598, lors des guerres de la Ligue, les troupes catholiques du duc de Mercœur occupent le château des Rohan pendant huit ans. Les vicomtes, contrairement aux Pontivyens restés majoritairement catholiques, sont en effet partisans de la Réforme depuis le milieu du xvie siècle. En 1598, l’Édit de Nantes met fin aux guerres de Religion et fait de Pontivy l’une des six places de mariage accordées aux protestants en France. Les ducs de Rohan rentrent dans le giron de l’Église au milieu du xviie siècle.

La première moitié du xviiie siècle marque l’apogée de la ville sous l’Ancien Régime. La communauté de ville dirige désormais les affaires locales et Pontivy est un lieu d’échanges incontestable au centre de la Bretagne. Mais les guerres (guerre de Sept ans (1756-1763), guerre de l’Indépendance américaine (1775-1782)), la liquidation de la Compagnie perpétuelle des Indes (1769), associées aux mauvaises récoltes et épidémies mettent fin à une situation florissante. De 4 000 habitants au milieu du xviiie siècle, Pontivy ne compte plus que 3 000 âmes à la veille de la Révolution.

 

Construit par la puissante famille bretonne des Rohan au 15e siècle, on ne peut qu’être impressionné par la silhouette massive du château fortifié de Pontivy. Au pied de ses deux tours en poivrière, la balade dans les ruelles sinueuses de la vieille ville, autour de la place du Martray, est un enchantement. Maisons à colombages et façades médiévales rappellent que la cité connut son heure de gloire grâce à la fabrique de cuirs et de toiles sur les rives du Blavet.

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Le château des Rohan

Pour l’essentiel construit entre 1479 et 1502, le château des Rohan est caractéristique de l’architecture militaire bretonne de la fin du xve siècle. Le plan en quadrilatère irrégulier cantonné de tours rondes est de type philippien (du roi de France Philippe-Auguste, à l’initiative de la construction de la forteresse du Louvre à Paris à la fin du xiie siècle). Mais seules deux tours – celles de la façade principale – subsistent ici. La troisième (au nord-est) a été détruite au xixe siècle. Quant à la quatrième (au sud-est), son existence originelle est encore aujourd’hui l’objet d’interrogations.

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Abandonnant leur premier château "des Salles" situé près du Blavet, lez vicomtes de Rohan choissirent un nouvel emplacement pour leur demeure : elle sera située à flanc de coteau, au nord-est de la ville. L'essentiel de la construction est dû à Jean II, vicomte de Rohan de 1462 à 1516. A la fois résidence et place-forte d'un genre nouveau, le monument est probablement habitable dès 1485. Il serta partiellement transformé au XVII siècle, mis au goût du jour au XVIIIème et restauré de 1955 à 1972, avant son ouverture au public.

Avec ses murs épais, ses larges fossés, ses tours massives, ses courtines et ses canonnières orientées exprimant la présence de casemates d'artillerie dans les tours, ce château est un bon exemple d'une architecture défensive qui, à la fin du XVè siècle, tente de se prémunir au développement de l'artillerie à feu.

L'utilisation de schiste et de granit, ainsi que les mâchicoulis en pyramides inversées supportant le chemin de ronde sont caractéristiques de l'architecture militaire bretonne.

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Place Ernest Jan

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La chapelle Saint-Ivy ou de la Congrégation 

La tradition affirme que c'est ici que le moine breton Ivy, fondateur de la ville, fit construire son premier oratoireà la fin du VIIè siècle. La chapelle actuelle date de 1770. Construite à l'initiative de la congrégation des artisans de Pontivy, elle remplace une chapelle du XVIIè siècle, en ruines, que la congrégation utilisait jusque là. 

De plan rectangulaire, l'édifice présente une façade délicatement ornée. Des niches à coquille jouaient à l'origine le rôle d'écrin  pour des statues. De fins ailerons à volutes diminuent progressivement la largeur de la façade, dispositif architectural très répandu dans les édifices religieux depuis la Contre-Réforme. Entre les ailerons, on peut encore lire la date "1770".

A l'intérieur, l'originalité de la chapelle réside dans ses deux niveaux de tribunes permettant à quelques privilégiés d'assister aux offices sans se mêler à la foule. La baie centrale de la façade correspond au premier niveau de tribunes. 

La chapelle a été entièrement restaurée entre 1984 et 1989.

La petite tourelle accolée à la gauche de la chapelle contient l’escalier en vis permettant l’accès aux étages supé- rieurs, notamment aux deux niveaux de tribunes et au clocher de plan carré qui couronne la façade.

 

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L’église paroissiale ou basilique Notre-Dame-de-Joie 

Reconstruite au début du xvie siècle à l’emplacement d’une église plus ancienne, Notre-Dame-de-Joie a été fortement transformée à la fin du xviiie siècle, notamment grâce aux libéralités des ducs de Rohan, ainsi qu’à la fin du xixe siècle afin de répondre à l’accroissement de la population des fidèles.

Elle conserve néanmoins des parties originelles, notamment la tour d’entrée – exception faite de la flèche –, dont la façade occidentale porte la date 1533.

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L’hôtel de Roscoët

Construit en 1578 pour Jean de Roscoët et son épouse, cet hôtel particulier présente un riche décor sculpté typique de la Renaissance française au xvie siècle. On aperçoit encore aujourd’hui la trace de deux blasons, probablement bûchés à la Révolution. En revanche, l’inscription qui surmonte la porte d’entrée et permet la datation certaine du bâtiment a été conservée. L’appellation d’« échauguette » longtemps donnée à l’hôtel en raison de la présence de la tourelle d’angle est erronée : une échauguette est un petit ouvrage en surplomb, ne contenant qu’une seule pièce utilisée pour le guet, et que l’on trouve principalement dans l’architecture militaire.

 

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La maison des trois piliers

La plupart des maisons à porche bretonnes subsistant aujourd’hui sont conservées en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor. La maison dite des trois piliers en est l’unique exemple préservé dans le Morbihan. Son décor Renaissance permet de la dater de la deuxième moitié du xvie siècle. Construites pour protéger les marchandises des intempéries, les maisons à porche pouvaient, lorsqu’elles étaient mitoyennes, constituer de véritables rues couvertes, comme on peut encore en voir aujourd’hui à Dinan, Vitré et La Guerche-de-Bretagne.

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La place du Martray

A Pontivy, la place du Martray fut longtemps le point central de la cité. Comme la plupart des pkaces bretonnes portant ce. nom, elle se trouvait à proximité des halles et des maisons à porche et accueillait une partie des commerçants les jours de foire ou de marché.
Du xve siècle au xviiie siècle, les Pontivyens s'y rassemblaient pour célébrer la fin du Carême. Le jeu de la quintaine obligeait tout homme marié dans les douze derniers mois à venir briser trois lances contre un poteau décoré aux armes des Rohan – la quintaine –, et ce, installé dans un chariot tiré à grande vitesse, sous les rires et applaudissements de nombreux spectateurs.

 

Quel étonnement de voir, jouxtant la ville médiévale, les avenues rectilignes et les façades néoclassiques de la période napoléonienne. Un contraste étonnant ! Pontivy fut en effet l’un des grands projets urbains de l’empereur avec La Roche-sur-Yon. Clin d’œil amusant, la cité prendra même, le temps d’une décennie, le nom de Napoléonville, c’est dire… 

Les origines de Napoléonville

En septembre 1802, ce sont des raisons précises qui incitèrent Napoléon Bonaparte, Premier Consul, à transformer la petite cité de Pontivy (3300 habitants) en une ville moderne qui portera son nom.

Depuis la Révolution, Pontivy constituait un noyau républicain au centre d’une Bretagne essentiellement royaliste. La ville avait accueilli, en janvier et février 1790, les fédérations bretonnes-angevines, symbole de l’unité française. L’idée fut reprise à Paris lors de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790.

Pontivy se trouve aussi à égale distance des côtes nord et sud de la province, et des villes de Rennes et Brest. Cette position centrale en faisait un point stratégique important à une époque où les déplacements étaient lents et malaisés. Enfin, Pontivy est située sur la rivière du Blavet, qu’il sera possible de canaliser vers Lorient, et de raccorder au futur canal de Nantes à Brest. Ces liaisons fluviales permettront de relier entre eux les grands ports bretons, en évitant les risques d’un blocus des mers.

Considérant son soutien permanent à la Révolution et aux idées nouvelles, Bonaparte décide donc de faire de Pontivy « à cheval sur les deux mers [...] dans la paix le centre d’un grand commerce et, dans la guerre, un centre militaire important ». La ville était ainsi désignée pour devenir le point principal de la surveillance politique de la péninsule bretonne, comme La Roche- sur-Yon (future Napoléon-Vendée) le sera pour le Bas-Poitou, future Vendée. L’ensemble devait constituer une ville nouvelle, greffée au sud, sur la cité d’origine. De grands chantiers furent lancés : caserne et place d’armes, palais de justice,  maison d’arrêt, hôtel de ville/sous-préfecture, lycée, canalisation du Blavet, promenades et rues portant les noms de victoires de l’empereur. Des prisonniers de guerre prussiens et autrichiens ont vraisemblablement participé à ces travaux.

La réalisation des projets de l’Empereur Napoléon 1er, inachevée en 1815 à la chute de l’empire, fut poursuivie (magasin à fourrage, tribunal) – très lentement– pendant la Restauration. Ils furent ensuite complétés (halles, théâtre, église, chemin de fer, école d’agriculture), jusqu’en 1870, par son neveu, l’Empereur Napoléon III.

La ville nouvelle a un plan en damier, avec de grandes avenues tracées en équerre, à la manière des cités romaines. Cet urbanisme et cette architecture néoclassiques, par le souci de symétrie et de géométrie, reflètent un idéal d’ordre et de rigueur, contrastant avec les rues sinueuses et étroites de la vieille ville.

Napoléonville comptait 4800 habitants en 1815 et 7500 à la fin du Second Empire.

 

Après la visite de Pontivy (partie médiévale seulement), nous rebroussons chemin pour retourner à la voiture. Nous logeons l'Oust et allons jusqu'à l'abbaye de Timadeuc.
Nous croisons les fameuses échelles d'écluses. La construction du Canal fut un ouvrage colossal. Pour assurer la liaison entre les différents cours d'eau , il faut braver les reliefs : 14 kilomètres séparent l'Oust et le Blavet. Pour que les bateaux puissent descendre la colline, quantité d'écluses ont été construites, si rapprochées qu'elles forment de véritables échelles d'écluses : 2 écluses de Pontivy à Hilvern,sur la commune voisine de Saint-Gonnery. Les bassins que l'on appelle "étangs" , sont en réalité des réserves d'eau, des zones tampons pour que le niveau reste stable au moment des éclusages.

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Ecluse du Guer près de Rohan

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Ancienne minoterie de Rohan sur l'Oust

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Bassin ou étang, zone tampon

Au coeur de la Bretagne, près de la cité de Rohan, parmi les champs et les prairies qui bordent le canal de Nantes à Brest et s'étendent vers la forêt de Lanouée, l'abbaye Notre Dame de Timadeuc jouit du calme propice à la vie contemplative des moines cisterciens. Nous laissons de côté le canal pour aller jusqu'à l'abbaye Notre Dame de Timadeuc. Elle a été fondée par les moines de la Trappe en normandie. Trois fondateurs quittent ce monastère en 1841 et s'installent dans un manoir dont ils reprennent le nom "Timadeuc" et la devise "Espoir en Dieu". C'est là que les moines habitent aujourd'hui, adoptant l'équilibre de vie proposé par la règle de Saint Benoit (6ème siècle) et la réforme de Citeaux (11ème siècle). 
L'abbaye ne se visite pas portant c'est un lieu très fréquenté car elle abrite des moines trappistes qui exploitent une ferme et vendent des fromages réputés, despâtes de fruits et toutes sorte de produits fabriqués sur place.

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Au cours de notre balade hors canal, nous tombons sur une magnifique propriété qui se trouve être le château de Lanouée aux Forges.
Il semble que le château ait été construit à l'emplacement de l'ancienne maison du maître des forges construite dans les années 1760, qui fut ainsi transformée en château néo-Louis XIII, en brique et pierre, au 19e siècle. Un premier agrandissement en profondeur et en longueur s'est fait dans les années 1850, auquel ont été ajoutés deux pavillons latéraux symétriques à la fin du siècle. À l'intérieur, pièces de réception et salle à manger se répartissent autour d'un hall central qui abrite un escalier en bois. L'ancienne cuisine en sous-sol a conservé son organisation. À partir de 1908, la cour précédant la demeure est encadrée par deux bâtiments : "l'ambulance" (service social et médical) et la "petite maison" qui contenait les bureaux de part et d'autre desquels s'alignaient les logements ouvriers.Au début du 20e siècle, le site industriel est reconverti en domaine agricole avec la construction d'une cité ouvrière et de bâtiments annexes ; le jardin et son nymphée sont aménagés à cette période (vers 1910), le haut-fourneau étant transformé en château d'eau. En 1932, M. Levesque installe une usine hydro-électrique à l'emplacement de l'ancien moulin des forges. La construction du château est antérieure à 1883 et remonte probablement au début du 3e quart du 19e siècle (vers 1860), avant la fermeture des forges en 1864."
          Château des Forges (Bretagne).

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Cette maison de maître de forge fut aménagée tout au long du 19ème siècle par son nouveau propriétaire, M. de Janzé, le domaine ayant été racheté  en 1802 à la famille de Rohan. Un moulin fut construit en 1837 et un canal de navigation en 1857 pour rejoindre l'Oust canalisé et permettre l'exportation des produits par voie d'eau. Dans son enceinte avaient été construites des habitations pour les forgerons, ainsi que tout bâtiment et atelier nécessaires au bon fonctionnement de la forge. Cette partie était séparée du reste par une grille. La forge a été fermée en 1866 et le château a été transformé vers 1870. En 1909, la friche industrielle a été démolie pour faire place au parc actuel dessiné par l'architecte parisien Roy.
                                                  
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ESCAPADE A VELO : VELODYSSEE DE PONTIVY A REDON + ILE D'OLERON
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